Accident de Fukushima Daiichi : Modélisation de la dispersion des rejets radioactifs dans l’atmosphère à l’échelle mondiale - Mise à jour du 30 mars 2011
A partir des rejets estimés par l’IRSN, Météo France a modélisé la dispersion atmosphérique des rejets radioactifs à très grande distance. Cette modélisation vient d’être actualisée ; elle permet de projeter la dispersion dans l’air des rejets de l’accident de Fukushima à l’échelle mondiale, jusqu’au 1er avril.
Version du 30 mars 2011.
Selon cette simulation, le panache radioactif aurait atteint les Etats-Unis dès le 16 ou 17 mars. Cette prévision est cohérente avec l’observation, rapportée sur le site internet de l’Agence de Protection de l’Environnement (US-EPA), de traces d’iode et de césium radioactifs mesurée dans l’air le 18 mars à Sacramento en Californie. Les valeurs mesurées étaient de 0,165 mBq/m3 pour l’iode 131, de 0,03 mBq/m3 pour l’iode 132 et de 0,002 mBq/m3 pour le césium 137.
Les polluants radioactifs dispersés dans l’air auraient ensuite atteint les Antilles françaises à partir du 21 mars et Saint-Pierre-et-Miquelon à partir du 23 mars. Les niveaux de concentration des radionucléides dans l’air, estimés inférieurs à 1 mBq/m3, sont extrêmement faibles et ne peuvent pas être détecté par les balises de mesure en continue du rayonnement ambiant (Téléray) installées à Point-à-Pitre, à Fort-de-France, à Cayenne et à Saint-Pierre-et-Miquelon. L’IRSN a analysé des échantillons de végétaux prélevés le 23 mars en Guadeloupe et en Guyane et un échantillon d’eau de pluie prélevée en Martinique le 21 mars ; aucune trace de radionucléides rejetés par l’accident de Fukushima n’y a été détectée pour le moment.
L’Europe a été touchée à partir du 22 ou du 23 mars. Ainsi, en Scandinavie, de l’iode 131 a été mesuré dans l’air à Stockholm, Umeå et Kiruna (Suède), à une concentration inférieure à 0,30 mBq/m3, ainsi qu’en Finlande (moins de 1 mBq/m3) et en Allemagne (0,33 mBq/m3 pour l’ensemble des radionucléides artificiels détectés), pour des prélèvements effectués entre le 22 et le 23 mars. Aux Pays-Bas, de l’iode 131 a également été détecté dans l’air à une concentration de 0,17 mBq/m3. En France, les premières traces d’iode 131 (particules atmosphériques) ont été détectées par l’IRSN sur un prélèvement d’air effectué le 24 mars ; la présence de traces d’iode 131 dans l’air ainsi que dans des échantillons d’eau de pluie et de végétaux prélevés depuis le 25 mars, a été confirmée en plusieurs points du territoire français.
Pour en savoir plus : Lire les synthèses périodiques de l’IRSN sur les résultats de surveillance de l’environnement
Ces très faibles concentrations, qui pourraient durer plusieurs jours voire plusieurs semaines (en l’absence de rejets importants nouveaux venant de la centrale de Fukushima), sont beaucoup trop faibles pour pouvoir être détectées par le réseau Téléray (163 balise en France métropolitaine). Elles ne présentent aucun risque pour la santé et l’environnement.
Comme attendu, l’hémisphère sud n’est pas significativement affecté par cette dispersion à grande échelle.
Pour en savoir plus : Impact à très grande distance des rejets radioactifs provoqués par l’accident de Fukushima (document pdf)