Situation de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi au Japon - Point de situation du 13 avril
Télécharger la note d'information de l'IRSN du 13 avril 2011 (PDF)
L’état de trois réacteurs (1, 2 et 3) reste très préoccupant. L’eau douce est maintenant utilisée pour refroidir les réacteurs et les piscines. Néanmoins, les moyens utilisés pour l’injection d’eau restent précaires (injection d’eau en cuve en circuit ouvert). TEPCO injecte depuis le 6 avril à un débit faible de l’azote à l’intérieur de l’enceinte du réacteur n°1 afin de limiter le risque d’explosion de l’hydrogène présent dans ce bâtiment. La même action sera réalisée ultérieurement dans les enceintes des réacteurs 2 et 3. Ces opérations, qui dureront plusieurs jours pour chaque réacteur, pourront générer de nouveaux rejets atmosphériques. L’évolution de la pression enceinte du réacteur n°1 confirme la présence d’une fuite de cette enceinte selon TEPCO.
Une réplique de séisme et un incendie dans le bâtiment d’échantillonnage des rejets ont eu lieu le 12 avril 2011 sans entraîner d’aggravation de la situation. Ces répliques de séisme constituent néanmoins un point préoccupant pour la stabilité à long terme des ouvrages.
La présence d’eau contaminée dans les bâtiments des turbines des trois unités résulte des déversements d’eau sur les réacteurs pour assurer leur refroidissement ainsi que de probables fuites d’eau en provenance des cuves ou des enceintes des réacteurs 2 et 3. Des opérations de pompage de cette eau sont en cours, notamment pour le réacteur 1. Celles-ci sont délicates compte tenu de la quantité d’eau à traiter et de leur forte contamination.
Une fissure du puits adjacent au bâtiment turbine du réacteur 2 a entraîné un rejet direct d’eau fortement contaminée dans la mer. TEPCO a stoppé ce rejet le 6 avril vers 6h00 heure locale en colmatant la fuite par une injection de silicate de sodium. Depuis le 13 avril, l’eau contaminée présente dans ce puits est pompée et stockée dans le condenseur de la turbine afin de la « confiner ». Cette opération devrait durer moins de deux jours. L’activité relevée en mer est en diminution significative depuis ces actions.
Du 4 au 10 avril, TEPCO a effectué des rejets volontaires en mer d’une eau qu’il qualifie de « faiblement contaminée ». Il s’agit principalement de 10 000 tonnes d’effluents liquides stockés dans des réservoirs, qui étaient en attente de traitement et de rejet avant l’accident. TEPCO justifie cette opération par le besoin de libérer des capacités de stockage sur site pour accueillir les eaux fortement contaminées présentes dans les bâtiments des trois unités accidentées.
Les mesures effectuées pendant plusieurs jours dans l’eau de mer à proximité de la centrale ont montré une forte contamination du milieu marin, conséquence de l’écoulement vers la mer d’une partie des eaux très contaminées présentes dans les unités accidentées.
Des rejets atmosphériques (panaches de vapeur) se poursuivent vraisemblablement mais ils sont de moindre ampleur que ceux résultant des opérations de dépressurisation des enceintes de confinement qui ont eu lieu au cours de la première semaine suivant le début de l’accident. Ces rejets ne devraient pas modifier de manière notable, dans les prochains jours, la contamination de l’environnement déjà présente.
Les autorités japonaises ont décidé de reclasser au niveau 7 de l’échelle INES l’accident de Fukushima sur la base d’une ré-analyse du déroulement des événements passés sur le site. Aucun événement nouveau sur le site n’est à l’origine de cette décision qui n’est pas de nature à modifier la perception que porte l’IRSN sur cet accident.
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