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Bilan de l’état radiologique de l’environnement français de 2018 à 2020

13/12/2021
Synthèse de l’ensemble des données collectées par les membres du Réseau National de Mesures de la radioactivité de l'environnement (RNM), le bilan 2018-2020 actualise la connaissance de l’état radiologique du territoire dans son ensemble et de l’environnement des sites nucléaires en particulier. Pour la première fois, il présente un volet relatif à des Installations Classées pour la protection de l’Environnement (ICPE). 
 
Le Réseau National de Mesure de la Radioactivité de l’Environnement (RNM) centralise et met à disposition du public (www.mesure-radioactivite.fr/) l’ensemble des résultats de mesures issus de la surveillance radiologique du territoire réalisées par ses membres (services de l’Etat, établissements publics, exploitants nucléaires, associations…). Tous les trois ans, il confie à l’IRSN la tâche d’analyser, d’interpréter et de présenter au public les résultats de cette surveillance. 

Le bilan 2018-2020 montre que dans l’environnement de la plupart des sites sur lesquels sont implantées des installations nucléaires, les concentrations des radionucléides mesurées sur la période 2018-2020 sont de même niveau que celles mesurées durant les périodes précédentes (2011-2014 et 2015-2017). Toutefois, les concentrations observées dans l’environnement de plusieurs sites sont en diminution en raison de la réduction de leurs rejets. Pour certains de ces sites, cette diminution est intervenue depuis la période précédente 2015-2017 ; pour les autres, les résultats de mesure acquis entre 2018 et 2020 confirment des diminutions déjà amorcées depuis plusieurs années. 
 
Comme pour le précédent bilan, l’IRSN a procédé à une évaluation de l’exposition radiologique des populations à partir des mesures environnementales. Les expositions des populations résidant autour des sites nucléaires français, susceptibles de résulter des concentrations de radionucléides mesurées dans leur environnement, sont très faibles : les doses correspondantes sont estimées de l'ordre de 1 microsievert par an (µSv/an) soit le millième de la limite d'exposition du public fixée à 1 mSv/an.
 
En complément des éléments relatifs aux installations nucléaires et aux anciens sites miniers, ce document a été enrichi, par rapport au précédent, d'un chapitre présentant les résultats de mesures radiologiques acquis autour de cinq sites sur lesquels sont implantés des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) mettant en œuvre des matières radioactives. Il s’agit de trois sites de stockage de phosphogypses liés à la production d’engrais phosphatés ou d’acide phosphorique, d’un site de production d’alumine et d’un site d’entretien et de stockage temporaire de matériels contaminés issus de l’industrie nucléaire. Les résultats des mesures confirment le très faible impact radiologique de ces sites sur leur environnement.

Enfin, ce bilan rend compte de quatre évènements radiologiques survenus sur la période 2018-2020 : un rejet accidentel de sélénium 75 par une installation Belge en mai 2019, un incendie survenu en février 2020 dans un bâtiment abritant une lingerie sur le site de La Hague, la détection dans l'air en France en avril 2020, de césium 137 remis en suspension lors d'incendies qui ont concerné des zones de Biélorussie et d'Ukraine parmi les plus contaminées par les retombées de l'accident de Tchernobyl, et enfin un incendie survenu en juin 2020 dans un sous-marin en cale sèche dans le port de Toulon.