Savoir et comprendre

Avec les neuroradiologues de la Pitié-Salpêtrière

31/07/2014

Après les cardiologues, c’est au tour des neuroradiologues interventionnels de faire l’objet d’une étude sur l’exposition au cristallin. L’équipe du magazine Repères de l’IRSN était présent au lancement de ce suivi dosimétrique, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.

Attention, zone contrôlée ! Dans les salles de neuroradiologie interventionnelle de l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, on est comme au bloc opératoire, avec des dispositifs de radioprotection en plus : dosimètres de salles, dosimètres individuels, vitres plombées…

Jad Farah, expert en dosimétrie des rayonnements ionisants à l’IRSN, a déjà mené des études sur les doses reçues par les patients dans ce service. Il est là aujourd’hui pour mesurer l’exposition du cristallin des praticiens, dans le cadre d’un projet de l’association européenne de dosimétrie Eurados, dont l’Institut fait partie.

 

Voir en photo le reportage aux services de neurodialogie interventionnelle de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris)

 

 

Le Dr Frédéric Clarençon, un des cinq médecins du service, s’apprête à pénétrer dans la salle 4. Avant l’intervention, Jad Farah colle, sur ses lunettes aux verres plombés, deux dosimètres : l’un entre les yeux, l’autre à gauche, c’est à dire du côté de la tête du patient, le plus exposé aux rayons.

« Ces dosimètres comprennent une pastille TLD (thermoluminescente) pour la mesure et une coque translucide qui mime les 3 mm d’épaisseur de l’œil sous lesquels se trouve le cristallin », explique Jad Farah.

Le Dr Clarençon entre dans la salle et introduit, après une anesthésie locale, une sonde dans l’artère fémorale du patient. Il suit sur des écrans sa progression dans les artères, jusqu’aux artères cervicales. Il repère la malformation artério-veineuse recherchée grâce à l’injection d’un produit de contraste, avant de retirer la sonde. Pratiqué en radioscopie (imagerie en continu), cet acte fait appel à des doses importantes, et le médecin réalise plusieurs interventions quotidiennes de ce type.

Les lunettes plombées du médecin sont adaptées à sa vue. Il sera le seul à les porter et ne portera que celles-ci pendant les neuf mois de l’étude. « On est sûr que les dosimètres qui y sont collés ne mesureront que ses doses, et pour toutes ses interventions », conclut Jad Farah.