Réflexion prospective sur la recherche en fission nucléaire
La plate-forme technologique pour une énergie nucléaire durable ou SNETP (Sustainable Nuclear Energy Technology Platform) s’est réunie du 26 au 28 mai 2008 pour finaliser la première version de l’« Agenda stratégique de recherche » (SRA) qui doit définir la recherche sur la fission nucléaire en Europe des 40 prochaines années.
L'IRSN prend une part active à la SNETP. L'agenda, ainsi que sa stratégie de mise en place et de financement, seront rendus public le 14 novembre lors des journées européennes de la science pour une mise en pratique dès la fin 2008 et les années suivantes. Il sera cependant amené à évoluer tous les 2 ans pour s’adapter aux nouveaux besoins.
La SNETP, lancée en septembre 2007, regroupe les principaux décideurs européens du nucléaire dont les organisations techniques de sûreté européennes (TSO, Technical Safety Organisation). Celles-ci participent aux groupes de travail chargés de définir les axes de recherche, ainsi qu’au comité exécutif de la SNETP. Les travaux réalisés par la plateforme influenceront les trois prochains programmes-cadres de la Commission (PCRD) – Euratom. Ils permettront aussi de lancer directement des programmes entre les membres de la plateforme. A l’instigation de l’IRSN, les aspects de sûreté des réacteurs existants, de radioprotection pour les travailleurs et la population, et de gestion des déchets nucléaires sont particulièrement pris en compte dans les réflexions.
Partie prenante des TSO, l’IRSN les représente au sein de l’agenda strategique et pilote le groupe de travail dédié à la sûreté nucléaire. Trois domaines de recherche y sont explorés : l’analyse des incertitudes et les marges de sûreté ; les réacteurs actuels et en évolution (physique des réacteurs, thermohydraulique, accidents graves, criticité, combustible, intégrité des structure, feux, systèmes électriques et facteurs humains) ; et les réacteurs du futur à fission (calcul, chaleur résiduelle, intégrité du combustible, produits de fission, réduction du risque d’accident majeur, inspections en service).
Outre celui chargé de la sûreté, huit autres groupes ont été créés pour établir les axes de recherche de l’agenda stratégique ; ils concernent les différents types de réacteurs et le cycle du combustible ainsi que des thématiques transverses telles que la modélisation ou les matériaux. D’autres représentants des TSO participent à ces groupes de travail intéressant directement leurs missions. L’IRSN fait, quant à lui, plus spécifiquement partie des groupes « Réacteurs à eau légère GEN II et GEN III », « Systèmes rapides de GEN-IV » et « Modélisation, simulation et méthodes ».