Rôle des mastocytes dans le développement de la rectite radique in vivo et de la réponse endothéliale à l’irradiation in vitro
Karl Blirando, thèse de doctorat de l'université Paris-Est Créteil, spécialité Biologie cellulaire et moléculaire, 245 p., soutenue le 27 janvier 2011.
La radiothérapie est utilisée seule ou en association avec la chimiothérapie dans le traitement de plus de 50% des cancers. En dépit des progrès techniques dans la balistique, l’irradiation des tissus sains entourant la tumeur et les effets secondaires qui lui sont associés sont une limite à la dose d’irradiation utilisée. Ces effets secondaires, lorsqu’ils concernent le tube digestif, ont un retentissement important sur la qualité de vie des patients et peuvent même engager leur pronostic vital. La compréhension des mécanismes impliqués dans le développement de ces lésions est donc un enjeu majeur dans l’identification de cibles thérapeutiques permettant leur prévention et leur traitement. Durant ma thèse nous avons étudié le rôle des mastocytes dans le développement de la rectite radique in vivo et dans la réponse endothéliale à l’irradiation in vitro. Nos résultats suggèrent un rôle délétère des mastocytes dans le développement de la rectite radique humaine et murine, notamment par l’influence de certains de leurs médiateurs tels que l’histamine et les protéases sur le phénotype des cellules musculaires lisses de la muscularis propria. Le ciblage de certains médiateurs mastocytaires pourrait représenter une nouvelle stratégie thérapeutique pour prévenir et/ou limiter les atteintes radiques digestives. D’autre part, nos travaux montrent que des médiateurs mastocytaires comme l’histamine peuvent exacerber la réponse inflammatoire de l’endothélium à l’irradiation par des mécanismes de signalisation impliquant l’activation de la voie p38 MAPKinase et du facteur de transcription NF-kB. L’étude approfondie des voies de signalisation activées lors du développement des lésions radiques pourrait offrir de nouvelles possibilités thérapeutiques dans la gestion des dommages radiques aux tissus sains.
Agnès François, tuteur IRSN de la thèse