Synthèse du rapport de l’IRSN sur les dispositions proposées par AREVA, le CEA et l’ILL concernant la mise en place d’un « noyau dur » pour les installations du cycle du combustible et les réacteurs de recherche relevant du Lot 1
A la suite de l'accident ayant affecté les réacteurs nucléaires de la centrale de Fukushima Daïchi (Japon) le 11 mars 2011, de nombreuses actions ont été entreprises pour s’assurer de la robustesse des installations nucléaires françaises et des organisations mises en place pour faire face à des agressions naturelles d’ampleurs supérieures à celles considérées pour leur dimensionnement. L’autorité de sûreté nucléaire (ASN) a notamment demandé aux exploitants de compléter les dispositions existantes par un ensemble de moyens devant permettre de faire face à ces situations : il s’agit des « noyaux durs post Fukushima ».
L’IRSN a présenté au groupe permanent d’experts pour les réacteurs nucléaires (GPR) et à celui pour les laboratoires et usines (GPU), les 3 et 4 avril 2013, les conclusions de son expertise sur les dispositions proposées par AREVA, le CEA et l’Institut Laue-Langevin (ILL) concernant la mise en place d’un « noyau dur » pour les installations du cycle du combustible et les réacteurs de recherche faisant partie du « Lot 1 » défini dans le cahier de charge des ECS établi par l’ASN, ces installations présentant les enjeux de sûreté les plus importants ou la plus grande sensibilité aux événements de type Fukushima. Ont été notamment examinés dans ce cadre, d’une part les aléas considérés pour dimensionner les « noyaux durs », d’autre part les éléments de définition des « noyaux durs ».
S’agissant des aléas extrêmes, l’IRSN a estimé que les niveaux retenus pour les « noyaux durs » doivent être justifiés, sur la base d’une approche scientifique, et aller significativement au-delà de ce qui est retenu dans les référentiels applicables.
Pour ce qui concerne la définition des « noyaux durs », l’IRSN a estimé que les propositions faites par AREVA, le CEA et l’ILL pour les installations précitées sont de nature à accroître le niveau de résistance de ces installations en cas d’agression naturelle extrême ou en cas de pertes de fonctions supports sur une longue durée. L’IRSN a néanmoins considéré que les « noyaux durs » devaient être ponctuellement renforcés, par exemple pour prendre en considération des inétanchéités des piscines, des scénarios d’incendie multiple ou des relâchements de matières radioactives.
Enfin, l’IRSN a estimé que les dispositions matérielles des systèmes, structures et composants (SSC) des « noyaux durs », mais également des SSC « en interface » qui pourraient entraver l’atteinte des objectifs visés pour les « noyaux durs », devaient répondre à des exigences élevées de dimensionnement ou de vérification, de réalisation et de suivi en service pour garantir la capacité des « noyaux durs » à assurer leurs fonctions face à des agressions extrêmes.