La Charte de l’ouverture à la société de l’IRSN : 10 ans de partage !
Depuis 2009, au travers de sa Charte de l’ouverture à la société, l’IRSN relève un défi complexe : celui de répondre à une exigence de transparence et à une aspiration de la société au dialogue toujours plus grandes. Pourtant, comme le souligne dans ce bilan François Besnus, directeur de l’environnement à l’IRSN : « nous sommes partis de presque rien, pour atteindre aujourd’hui une valeur très ancrée ». L’action des femmes et des hommes de l’IRSN a permis d’établir un contact durable et productif entre l’Institut et la société civile. Dix ans après l’adoption de ces engagements et la création du service des politiques d’ouverture à la société, l’heure est venue de mettre en perspective les avancées, les actions mais aussi les difficultés émanant de cette démarche : c’est ce que propose ce bilan.
Tous les ans, l’IRSN répond aux sollicitations des CLI (78 demandes ont été adressées à l’IRSN en 2019) et associations pour partager ses connaissances sur la sûreté nucléaire, la surveillance de l’environnement, la santé des populations et des travailleurs. En parallèle, rien qu’en 2019, 261 avis et rapports ont été publiés sur son site internet. L’accès libre aux articles scientifiques publiés par l’Institut illustre également sa volonté de transparence et la possibilité offerte à chacun de s’emparer des enjeux de maîtrise des risques nucléaires et radiologiques.
La richesse de l’implication citoyenne
Cet apport n’est pas à sens unique. L’implication citoyenne vient aussi nourrir l’expertise et la recherche en multipliant les points de vue. Il existe une demande croissante de la part de la société civile d’être actrice de l’évaluation des risques et d’exercer une vigilance citoyenne, notamment au niveau local. Au cours des dix dernières années, nous pouvons ainsi souligner les évolutions significatives apportées aux dialogues techniques, en partenariat avec l’Anccli, notamment autour du 4ème examen périodique des réacteurs 900 MWe ou sur le stockage des déchets radioactifs. Des projets de sciences participatives à l’instar du projet OpenRadiation permettant un accès et un partage de la mesure citoyenne de radioactivité dans l’environnement, ou encore des initiatives territoriales pluralistes relatives notamment à la gestion du risque radon se développent également. C’est ce type d’actions coordonnées qui donne tout son sens à la valeur de « partage » et incrémente la vigilance de chacun concernant les enjeux de sûreté nucléaire et radiologiques. Ainsi, une relation de contribution mutuelle, bénéfique à tous, se construit.
Un bilan tourné vers l’avenir
Le bilan de la mise en œuvre de la Charte de l’ouverture à la société illustre à travers différentes initiatives les efforts accomplis pendant dix ans. Il identifie aussi les voies d’amélioration. Comme le souligne Jean-Claude Delalonde, Président de l’Anccli, « Nous avons jusqu’ici, certes, mené ensemble de nombreuses actions concrètes, couronnées de succès […] Mais ne nous reposons pas sur nos lauriers et continuons à rester des innovateurs et des expérimentateurs proches des territoires et de leurs préoccupations ».
La mobilisation d’un réseau plus large d’acteurs dans le domaine de la participation reste un défi pour l’IRSN. Ces interactions avec la société civile nécessitent également des adaptations culturelles et organisationnelles en interne. Fort de ces constats, l’IRSN mettra bientôt en place, en complément du comité d’orientation des recherches en sûreté nucléaire et en radioprotection, un nouveau comité visant à impulser un dialogue régulier et approfondi avec les parties prenantes sur l’expertise.