Analyse de la mortalité dans la cohorte française des mineurs d'uranium

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15/10/2008

Blandine Vacquier a soutenu sa thèse de doctorat de l'université Paris XI, faculté de médecine Paris-Sud, le 15 octobre 2008.

Champ disciplinaire : épidémiologie et intervention en santé publique
École doctorale de rattachement : santé publique Paris 11-Paris 5
Type de document > *Mémoire/HDR/Thèse
Mots clés publication scientifique > radon , rayonnements ionisants , étude de cohorte , mineurs d'uranium , mortalité , cancer
Unité de recherche > IRSN/DRPH/SRBE/LEPID
Auteurs > VACQUIER Blandine

Objectifs

 

L’objectif de cette thèse est de contribuer à l’estimation les risques radio-induits aux faibles débits de dose en s’appuyant sur la cohorte des mineurs d’uranium français qui présente des expositions multiples, par contaminations internes (radon et poussières d’uranium) et par expositions externes (rayonnements gamma). Les analyses antérieures ont mis en évidence un excès de mortalité par cancer du poumon associé à l’exposition cumulé au radon. Ce travail repose sur une analyse du risque de décès et de la relation exposition-risque au sein de la cohorte des mineurs d’uranium après prolongation du suivi jusqu’en 1999, pour des pathologies cancéreuses et non cancéreuses. De plus, une analyse prenant en compte des expositions multiples aux rayonnements ionisants a été effectuée dans le cadre de cette thèse.

 

 

Matériel et méthodes

 

La cohorte inclut tous les mineurs employés au moins 1 an dans le groupe CEA-COGEMA entre 1946 et 1990. L’exposition au radon et à ses descendants radioactifs, exprimée en Working Level Month (WLM), a été enregistrée annuellement pour chaque individu. Avant 1956, l’exposition a été reconstituée rétrospectivement par un groupe d’experts. Depuis 1956, l’exposition est estimée à partir d’enregistrements individuels. L’exposition individuelle et annuelle aux rayonnements gamma et aux poussières d’uranium a été enregistrée respectivement depuis 1956 et 1959. La mortalité des mineurs est comparée à celle de la population masculine française par standardisation indirecte en estimant des Ratios Standardisés de Mortalité (SMR). La relation exposition-risque est estimée par régression de Poisson avec un modèle linéaire d’Excès de Risque Relatif (ERR). Les facteurs modifiants analysés sont : l’âge à l’exposition, le délai depuis l’exposition, la période, la durée, le débit d’exposition, le type de mine, la localisation et la pénibilité de l’emploi. Une analyse de mortalité a été effectuée sur une sous-cohorte constituée des mineurs embauchés à partir de 1956 afin de prendre en compte l’ensemble des expositions aux rayonnements ionisants mesurées dans la cohorte.

 

 

Résultats

 

Cette cohorte comprend 5 086 mineurs suivis entre 1946 et 1999 avec une durée moyenne de suivi de 30 ans. L’exposition cumulée moyenne au radon est de 36,6 WLM avec 4 132 mineurs exposés. La moyenne de l’exposition annuelle a fortement diminué passant de 21,3 à 1,7 WLM respectivement avant et après 1956, suite à la mise en place de ventilations forcées dans les mines. Il n’apparaît pas d’excès de mortalité « toutes causes connues ». Des excès significatifs de mortalité par cancer du poumon, par cancer du rein et par silicose ont été mis en évidence. Une augmentation significative du risque relatif de décès avec l’exposition au radon est observée uniquement avec le cancer du poumon (ERR par WLM = 0,58 % ; IC95 % = 0,2-1,17). L’ERR associé à la période d’exposition est 10 fois plus élevé après 1956 qu’avant 1956. Une diminution du risque a été observée avec le délai depuis l’exposition et le débit d’exposition, mais elle disparaît lorsque la période d’exposition est prise en compte. En revanche, l’augmentation du risque par cancer du poumon persiste avec la pénibilité de l’emploi. L’analyse de mortalité de la cohorte post-56 confirme un excès de mortalité par cancer du poumon et par silicose. De plus, un excès de mortalité est observé par tumeur du système nerveux central. Une augmentation significative du risque relatif de décès avec l’exposition au radon, aux rayonnements gamma et aux poussières d’uranium est observée uniquement avec le cancer du poumon. L’analyse des facteurs modifiants de la cohorte post-56 confirme les résultats observés pour l’ensemble de la cohorte.

 

 

Conclusion

 

La mortalité globale de la cohorte n’est pas différente de celle de la population générale et aucun effet du travailleur sain n’est mis en évidence. La prolongation du suivi sanitaire des travailleurs des mines d’uranium françaises a amélioré les connaissances sur leur risque de mortalité lié à l’exposition professionnelle au radon. De plus, cette analyse a permis de confirmer et de quantifier plus précisément la relation entre l’exposition au radon et la mortalité par cancer du poumon à de faibles niveaux d’exposition.

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La cohorte