Effets sanitaires d'une exposition chronique à de faibles doses de rayonnements ionisants : contribution à l'estimation des risques radio-induits de cancers dans une cohorte française de travailleurs du nucléaire
Lucie Fournier a soutenu sa thèse le 22 septembre 2017 à l'IRSN, à Fontenay-aux-Roses.
L’objectif de la thèse est de considérer différentes sources de biais dans l’analyse du risque de cancer associé à l’exposition externe aux rayonnements ionisants dans la cohorte CEA-AREVA-EDF de travailleurs du nucléaire. Cette cohorte inclut 59004 salariés de ces entreprises surveillés pour une exposition externe aux rayonnements ionisants. La dose externe cumulée des travailleurs a été reconstituée sur la base des résultats de leurs dosimètres individuels.
Le premier axe a étudié la possible exposition des travailleurs à l’incorporation de radionucléides. En l’absence de données individuelles, un indicateur basé sur les unités de travail a été défini pour attribuer un niveau de risque de contamination interne à chaque travailleur et a été intégré aux analyses du risque de mortalité par cancer lié aux expositions externes.
Le deuxième axe a porté sur les expositions non professionnelles des travailleurs aux rayonnements ionisants, notamment l’exposition environnementale d’origine naturelle et l’exposition médicale due aux examens radiologiques réalisés dans le cadre de la médecine du travail. Des scénarios de doses dues à ces expositions ont été établis, et l’impact de la prise en compte de ces expositions sur le risque de mortalité par cancer a été étudié.
Le troisième axe a porté sur les seuils d’enregistrement des dosimètres. Sous ces seuils, les doses sont mal quantifiées. Par le passé, les doses sous le seuil étaient enregistrées comme nulles, entraînant une sous-estimation de la dose reçue. Un historique complet des pratiques dosimétriques dans la cohorte a été réalisé et a permis la création de scenarios d’imputation des doses sous seuil.
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