Savoir et comprendre
Résumé
D'où vient le radon ?
01/01/2021
Qu'est-ce que le radon ?
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Le radon est un gaz radioactif d’origine naturelle. Il est issu de la désintégration de l’uranium et du radium présents dans la croûte terrestre. Certains types de roches, notamment le granit, en contiennent davantage.
Une fois produit par les roches, le radon peut être transféré vers l’atmosphère, via la porosité des roches et du sol. Il peut également être dissous dans l’eau souterraine et circuler avec elle. Malgré sa période radioactive relativement courte (la radioactivité d’une quantité donnée de radon 222 diminue de moitié en 3,82 jours), une partie du radon parvient à quitter les roches dans lesquelles il est formé pour atteindre l’air que nous respirons.
En se désintégrant, le radon forme des descendants solides, eux-mêmes radioactifs. Ces descendants peuvent se fixer sur les aérosols de l’air et, une fois inhalés, se déposer le long des voies respiratoires en provoquant leur irradiation.
Dans l’air extérieur, le radon se dilue rapidement et sa concentration moyenne reste généralement faible : le plus souvent inférieure à une dizaine de Bq/m³.
Dans des lieux confinés tels que les grottes, les mines souterraines mais aussi les bâtiments en général, et les habitations en particulier, il peut s’accumuler et atteindre des concentrations élevées atteignant parfois plusieurs milliers de Bq/m³.
Le radon dans l’environnement
Le radon est produit partout à la surface de la terre à partir de l’uranium contenu dans les sols. L’émission vers l’atmosphère dépend de deux facteurs : les conditions météorologiques et les propriétés des sols et des roches.
Les conditions météorologiques
Elles sont l’une des causes de la variation de la concentration en radon dans le temps en un lieu donné. En effet, suivant la composition du sol, ces conditions (vent, soleil, pluies, froid, etc.) vont modifier l’émission, à partir du sol, du radon dans l’atmosphère.
Exemple de variation mensuelle de la concentration en radon [1] dans le Massif-Central :
Les propriétés des sols et des roches
La concentration en radon varie d’un lieu à l’autre dans une région selon la teneur en uranium naturel du sous-sol. La nature des roches est l’un des principaux paramètres influençant l’émission du radon dans l’atmosphère. Les mesures effectuées le long d’une route montrent ainsi une variation des concentrations d’un lieu à l’autre en fonction des caractéristiques géologiques.
Exemple de variation des concentrations d’un lieu à l’autre en fonction des caractéristiques géologiques :
Exemples de variation quotidienne des concentrations d’un lieu à l’autre en fonction des caractéristiques géologiques :
Le radon dans l’eau
Le radon est présent dans toutes les eaux naturelles de surface et souterraines mais à des niveaux d'activité volumique variables. Il a deux origines :
- la première, minoritaire, est due à la décroissance radioactive du radium 226 dissous dans l'eau ;
- la seconde résulte de la dissolution dans l'eau souterraine d'une partie du radon présent dans la roche. La concentration du radon dans l'eau dépend de la teneur plus ou moins forte du radium dans la roche (source du radon), des conditions géochimiques plus ou moins favorables et du temps de séjour de l'eau au sein de cette roche.
Les valeurs d'activité volumique de radon dans les eaux sont très variables, s'échelonnant de quelques becquerels par litre à plusieurs milliers. Les valeurs d'activité volumique les plus élevées sont observées dans des eaux souterraines et généralement associées à de fortes concentrations d'uranium dans les roches constituant le réservoir de l'eau.
A l'air libre, le radon dissous dans l'eau est facilement volatil, il en résulte un dégazage rapide vers l'atmosphère.
Tout comme l’aération des bâtiments permet d’éviter l’accumulation de radon dans l’air, le dégazage de l’eau (eau du robinet qui a reposé quelques heures à l’air libre) atténue presque totalement le risque d’exposition par ingestion. Ainsi, pour les usages courants, le risque lié à l’ingestion d’eau contenant du radon est beaucoup plus faible que celui issu de l’inhalation au sein de locaux mal aérés [2].
En France, la politique de prévention du risque sanitaire associé au radon repose essentiellement sur la réduction du radon dans l’air ambiant des espaces confinés. Cette politique prend en compte de fait le radon dissous dans l'eau puisque son dégazage rapide contribue à la concentration en radon de l'atmosphère des locaux où cette eau arrive au robinet. Actuellement, pour les eaux destinées à la consommation humaine, la réglementation n'aborde pas explicitement la question du radon et de ses descendants radioactifs à vie courte.
Les effets sanitaires liés à l’ingestion de radon dans l’eau sont globalement moins étudiés que ceux dus à l’inhalation du radon dans l’air et il convient de rester prudent dans l’interprétation des résultats des quelques études disponibles.
Le radon dans les bâtiments
La concentration du radon dans l'air d'un bâtiment dépend des caractéristiques du sol mais aussi des caractéristiques architecturales et de la ventilation. Elle varie également selon les habitudes de ses occupants en matière d'aération et de chauffage.
Les parties directement en contact avec le sol (cave, vide sanitaire, planchers du niveau le plus bas, etc.) sont celles à travers lesquelles le radon entre dans le bâtiment avant de gagner les pièces occupées. L'infiltration du radon est facilitée par la présence de fissures, le passage de canalisation à travers les dalles et les planchers, etc.
Voies d'entrée du radon dans une maison :
Le radon, qui s'accumule dans les sous-sols et les vides sanitaires, entre dans les bâtiments par différentes voies : fissures, passage des canalisations...
Le renouvellement d'air est également un paramètre important. Au cours de la journée, la présence de radon dans une pièce varie ainsi en fonction de l'ouverture des portes et fenêtres. La concentration en radon sera d'autant plus élevée que le bâtiment est confinée et mal ventilée.
Notes :
1- Becquerel par mètre cube (Bq/m³) : 1 Bq correspond à une désintégration par seconde. Le Bq/m³ (ou Bq.m-3) est l’unité de mesure de la concentration en radon dans l’air.
2- Aucune étude épidémiologique n'a mis en évidence de lien direct entre l'ingestion de radon par l'eau de boisson et son effet cancérigène.
Pour en savoir plus, téléchargez nos fiches d'information sur le radon dans l'eau :
- Caractéristiques physiques
- Conséquences dosimétriques et sanitaires de l'ingestion de radon dissous dans l'eau de boisson
- Aspects réglementaires