Avis de l’IRSN sur la demande de modification relative aux rejets et prélèvements d’eau de la centrale nucléaire de Bugey
Le 12 décembre 2012, en réponse à une demande de l’ASN, l’IRSN a rendu son avis sur la demande de modification relative aux rejets et prélèvements d’eau de la centrale nucléaire de Bugey (Ain).
L’IRSN n’a pas d’objection sur la demande de limites globales de rejet d’effluents radioactifs du site correspondant aux trois périodes de démantèlement définies par l’exploitant. En revanche, il estime que les opérations de démantèlement du réacteur n°1, prévues aux périodes 2 et 3, devraient faire l’objet d’une demande d’autorisation spécifique à l’issue de la réévaluation demandée pour lever les points d’arrêt.
Concernant les rejets de substances chimiques, l’IRSN estime que des limites de concentration maximale devraient être fixées dans les réservoirs T et Ex de collecte des effluents. En particulier, l’IRSN recommande que la morpholine et l’éthanolamine fassent l’objet d’un contrôle dans ces réservoirs avant chaque rejet. Enfin, l’IRSN recommande que les limites annuelles de certaines substances chimiques comme l’acide borique, l’hydrazine, et la morpholine, soient fixées sur la base de flux annuels maximaux plus faibles tenant compte de l’expérience d’exploitation.
Du point de vue de l’impact environnemental, l’IRSN confirme l’absence de risque radiologique pour les écosystèmes terrestres et aquatiques. En revanche, il ne peut pas être exclu un impact du rejet de certaines substances chimiques comme l’hydrazine ou la monochloramine, pour tout ou partie de l’écosystème aquatique du Rhône.
Concernant l’impact sanitaire, l’IRSN considère que les doses efficaces totales estimées pour les populations les plus exposées sont très faibles, soit moins de 10 µSv/an. De même, l’IRSN conclut que la survenue d’un effet toxique chez l’homme pour une exposition aux substances chimiques rejetées par la centrale de Bugey est peu probable.