Evaluation de l’exposition radiologique des populations de Tureia, des Gambier et de Tahiti aux retombées des essais atmosphériques d’armes nucléaires entre 1975 et 1981
Le Comité d'indemnisation des victimes des essais nucléaires (Civen) est chargé des compensations aux personnes atteintes d’une maladie susceptible d’être liée à l’exposition aux retombées des essais réalisés par la France dans le Sahara algérien et en Polynésie française entre 1960 et 1998. Il a sollicité l’IRSN pour une évaluation des doses efficaces potentiellement reçues par les populations de Polynésie française sur la période 1975-1981.
Afin de réaliser cette évaluation complexe prenant en compte, parmi les radionucléides générés par les essais nucléaires, les principaux contributeurs aux trois voies d’exposition (ingestion, exposition externe et inhalation), l’IRSN s’est appuyé sur trois sources d’information. La première est l’exploitation des rapports déclassifiés du CEA ; la deuxième est la bibliographie internationale produite notamment par l'AIEA, l'OMS ou l'UNSCEAR ; la dernière est la mesure, à partir des filtres d’aérosols conservés dans l’échantillothèque de l’IRSN, du césium 137, du strontium 90, et des isotopes du plutonium.
Les résultats de l’évaluation menée par l’Institut montrent que l’exposition radiologique des populations de Tureia, des Îles Gambiers et de Tahiti aux retombées des essais nucléaires atmosphériques entre 1975 et 1981 se situe en-deçà de 100 µSv/an, soit à peine le 10e de l’exposition naturelle en Polynésie française et de la limite de 1 mSv/an fixée pour l’exposition du public aux rayonnements ionisants.