Actes scanner chez les enfants en France sur la période 2012-2018 et exposition radiologique associée
Conformément aux missions qui lui sont confiées par le Code de la santé publique, l'IRSN analyse périodiquement l'exposition de la population française aux rayonnements ionisants due aux examens d'imagerie médicale diagnostique. Afin de compléter l'étude « ExPRI 2017 » sur l'exposition aux rayonnements ionisants de la population générale lors d'actes diagnostiques en France sur l'année 2017, une étude spécifique a été réalisée au sujet des actes scanner chez les enfants de moins de 16 ans en France sur la période 2012-2018 et l'exposition radiologique associée.
Cette étude a été réalisée à partir des actes scanner chez les enfants extraits d'un échantillon représentatif des bénéficiaires de l'assurance maladie. L'analyse effectuée année par année (à savoir, sans suivi individuel des enfants d'une année sur l'autre) a permis d'évaluer, entre autres, l'évolution sur la période d'étude de :
- la fréquence d'actes scanner (nombre d'actes pour 1000 enfants) par an ;
- la proportion d'enfants ayant bénéficié d'au moins un acte scanner par an.
Sur la période 2012-2018, la fréquence annuelle d'actes scanner est relativement constante (tous âges et sexes confondus) et fluctue autour de 13,7 actes pour 1000 enfants.
En moyenne sur cette même période, la fréquence annuelle d'actes scanner est fortement variable selon l'âge de l'enfant : environ 15 ‰ pour les moins de 1 an, moins de 10 ‰ entre 1 et 9 ans, elle augmente ensuite pour atteindre plus de 35 ‰ à 15 ans.
Sur la période étudiée, 1,1 % d'enfants de moins de 16 ans a bénéficié d'au moins un acte scanner par an. Parmi cette population, le nombre moyen d'actes scanner par an par enfant est de 1,23 ; 11 à 16 % de ces enfants ont eu 2 scanners ou plus selon l'année considérée.
Le scanner et l'IRM (imagerie par résonance magnétique) ayant un nombre important d'indications communes et les recommandations des professionnels allant dans le sens d'un transfert de certains actes vers l'IRM, une étude de l'évolution des actes IRM a également été réalisée. Cette étude montre que, contrairement au scanner, la fréquence annuelle d'actes IRM augmente nettement (+59 %) sur la période étudiée.
D'après les données pédiatriques analysées dans le cadre du système des niveaux de référence diagnostiques (NRD) géré par l'IRSN, les doses reçues par les enfants pour un scanner (pour l'encéphale, l'abdomen-pelvis et le thorax) montrent une tendance à la baisse entre 2011-12 et 2016-18. Cette diminution est à considérer avec précaution du fait du faible nombre de données recueillies au cours de ces périodes. Un nouvel arrêté relatif aux NRD, paru en mai 2019, a renforcé les dispositions concernant l'envoi d'évaluations dosimétriques à l'IRSN en pédiatrie et a permis d'obtenir davantage de données sur la période 2019-2021. Leur analyse, dans le prochain bilan NRD à paraître, permettra de connaître plus précisément l'évolution des doses de rayonnements ionisants reçues par les enfants.
Télécharger le rapport Actes scanner chez les enfants en France sur la période 2012-2018 et exposition radiologique associée en PDF