Information sur un épisode d'augmentation de la radioactivité ambiante observé en Lorraine le 18 juin 2006
Le 19 juin 2006, l’Association Lorraine pour la Qualité de l’Air (ALQA) a signalé à l’IRSN la détection, sur une de ses balises située à Vandoeuvre-les-Nancy, d’une augmentation temporaire de la radioactivité ambiante (mesure du débit de dose de rayonnement gamma) survenue dimanche 18 juin. Selon cette association, l’épisode a entraîné le dépassement du seuil d’alerte fixé pour cette balise (0,310 microGray par heure, soit 2 fois la valeur du bruit de fond permanent) entre 8h08 et 12h34 le 18 juin 2006, la valeur maximale enregistrée étant de 0,527 microGray par heure.
De son côté, l’IRSN, qui exploite le réseau national de télésurveillance du rayonnement gamma ambiant (TELERAY) n’a observé aucune élévation du débit de dose ambiant sur les balises de ce réseau situées en Lorraine, dans les villes d'Etain, Metz, Cattenom et Roussy-le-Village durant la période allant du samedi 17 juin au mardi 20 juin 2006.
Ainsi, l’épisode observé au niveau de la balise de l’ALQA a un caractère localisé et limité dans le temps (la matinée du 18 juin) qui, en tout état de cause, est sans rapport avec la fausse alerte à la radioactivité qui s’est répandue le 20 juin dans la région de Metz, ayant conduit au confinement des élèves de plusieurs établissements scolaires.
L’IRSN poursuit ses investigations pour expliquer les causes de l’augmentation de débit de dose détectée par la balise de l’ALQA. Au regard de l’expérience acquise par l’IRSN avec son réseau TELERAY, plusieurs origines peuvent être envisagées : l’utilisation d’un gammagraphe sur un chantier proche de la balise peut par exemple générer le type de signal observé. En effet, un tel événement a déjà été observé à plusieurs reprises sur les sondes du réseau TELERAY et notamment à Paris (secteur du Parc des Princes) en 2003. La piste d'une incinération accidentelle de déchets résultant du traitement d’un patient en médecine nucléaire dans un incinérateur proche de la balise est également à explorer.
Le réseau TELERAY assure la surveillance en temps réel du rayonnement gamma ambiant et contribue à la détection réactive de toute augmentation anormale de la radioactivité qui pourrait être en rapport avec un accident de grande ampleur. Ce réseau, composé de 180 balises couvrant la France métropolitaine et d’Outre-mer, a été créé au début des années 1990 sur la base notamment des enseignements retirés de la gestion de l’accident de Tchernobyl en France. Afin de jouer efficacement son rôle, chaque balise est couplée à un seuil d’alerte suffisamment bas afin de détecter précocement toute anomalie, même sans gravité. Chaque événement détecté est répercuté vers une astreinte de l’IRSN qui engage aussitôt une enquête et, si nécessaire, informe les autorités compétentes.
Le débit de dose mesuré dimanche au niveau de la balise de l’ALQA, même s’il est anormal, est très faible. Toutefois, confronté à ce type d’alerte, l’IRSN cherche systématiquement à statuer sur la nature de l’événement en cause, en cherchant à préciser ses caractéristiques et sa source. Notamment, l’IRSN recherchera des traces éventuelles de substances radioactives dans les poussières de l’air prélevées par ses stations de surveillance des aérosols implantées dans la région de Nancy. En effet, les filtres des quatre stations de prélèvement des aérosols atmosphériques dont l’IRSN dispose dans la région feront l'objet des mesures spécifiques poussées afin de détecter une éventuelle présence de radioactivité d'origine anthropique. En fonction des résultats, une enquête plus ciblée sur les sources potentielles pourra être engagée en liaison avec les autorités locales.
Données du réseau Téléray du samedi 17 au mercredi 21 juin 2006 dans la région de Nancy
La légère fluctuation observée sur trois des sondes est due à un orage observé lundi 19 juin 2006 sur la région.
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