L'incident du 30 septembre 2005 à la centrale de Nogent-sur-Seine
Le vendredi 30 septembre 2005, alors que la tranche 1 de la centrale de Nogent-Sur-Seine était en cours de redémarrage après un arrêt pour rechargement de combustible, des écoulements d’eau chaude se sont produits dans les locaux abritant les circuits électriques de commande du système de protection du réacteur.
Ces écoulements ont provoqué des défauts dans le système de protection du réacteur et dans le système de mesure de la puissance nucléaire ; des ordres intempestifs d’arrêt automatique du réacteur et « d’injection de sécurité » ont été émis par les automatismes de sécurité. La présence d’une alarme « de flux neutronique élevé » (résultant de variations intempestives des signaux émis par les chaînes mesurant la puissance nucléaire) a également entraîné le déclenchement du plan d’urgence interne et l’organisation nationale de crise a alors été mise en œuvre ; en particulier, le centre technique de crise de l’IRSN a été activé de 9h00 à 15h15.
Cet incident a fait l’objet le jour même d’un communiqué de presse de la Direction Générale de la Sûreté Nucléaire et de la Radioprotection dans la matinée du 30 septembre. Une visite de surveillance a été conduite le 3 octobre 2005 par des agents de la DGSNR et de la Division de la Sûreté Nucléaire et de la Radioprotection de Châlons-en-Champagne, accompagnés d’agents de l’IRSN.
Il apparaît que les matériels situés dans les locaux concernés ont été soumis à une présence de vapeur et, pour certains, à des projections d’eau conduisant à des défaillances de matériels.
De l’avis de l’IRSN, il s’agit d’un incident sérieux qui mérite une analyse approfondie car la défaillance de certains tableaux électriques (qui sont restés opérationnels le 30 septembre) aurait singulièrement compliqué la conduite du réacteur. De plus, il convient de s’interroger sur les conséquences qu’auraient entraînées des fuites d’eau plus importantes que celles observées lors de cet incident.
D’ores et déjà, il apparaît que l’incident a résulté d’un cumul de défaillances humaines (problème de communication entre opérateurs) et de défaillances matérielles ayant permis à l’eau provenant des circuits secondaires de pénétrer dans le bâtiment « électrique ». Un tel cumul rappelle l’importance que toutes les parties concernées doivent accorder à la rigueur des actions qu’ils mènent ayant une influence sur la sûreté des installations.
Comme pour tous les incidents, l’IRSN interviendra pour donner des avis aux pouvoirs publics. Deux experts de l’IRSN interviendront également lors de l’Assemblée générale extraordinaire de la CLI du 7 décembre, consacrée à cet incident, afin d’apporter un éclairage scientifique et technique aux membres de la commission.