Le LR2I reçoit un financement ANR pour le projet novateur Anthos
L’IRSN vient d’obtenir un financement de l’ANR (Agence Nationale de Recherche) pour le nouveau programme de recherche Anthos dont il est coordonateur. Ce financement (545 000 euros) a été attribué suite à l’appel d’offres ANR Programme de recherche partenariale et innovation biomédicale (RPIB) qui valorise les résultats de la recherche publique et leur transfert vers des applications industrielles dans le domaine de la santé.
Le programme Anthos (Pré-requis pour l’utilisation des Cellules stromales mésenchymateuses (CSM) combinées à un hydrogel et un HS-mimétique en injection locale pour le traitement des séquelles des radiothérapies abdomino-pelviennes) sera lancé en février 2014 pour trois ans par le Laboratoire de recherche en régénération des tissus sains irradiés (LR2I, ex-LRTE).
Il a pour objectif de développer une nouvelle stratégie afin d’améliorer l’efficacité de la thérapie cellulaire utilisant les CSM pour le traitement des séquelles sévères pouvant résulter d’une radiothérapie pelvienne. Cette nouvelle stratégie vise à utiliser la thérapie cellulaire associée à un biomatériau pour améliorer la cicatrisation de la muqueuse colique après irradiation. L’IRSN, en collaboration avec le centre de transfusion sanguine des armées (CTSA Percy), a en effet déjà montré sur différents modèles expérimentaux (souris, rats, mini-pig) mais aussi chez des patients traités à titre compassionnel suite à une sur-exposition importante (accident d’Épinal) que l’injection itérative de CSM par voie intraveineuse améliore la cicatrisation des ulcères colorectaux induits par une irradiation*. Cette cicatrisation peut être améliorée en utilisant des biomatériaux chargés en CSM. Cette nouvelle technique de délivrance locale des cellules souches permettrait d’augmenter leur temps de résidence dans les tissus après injection ; elle permet également d’offrir aux cellules stromales un environnement protecteur vis-à-vis des agressions des tissus irradiés.
La stratégie d’Anthos sera d’injecter des CSM par coloscopie au niveau de la zone à traiter, en les incorporant dans un hydrogel à base d’un biomatériau, l’HydroxyPropylMethyl Cellulose (HPMC) qui servira de matrice. Les capacités sécrétrices des CSM seront en parallèle stimulées par des ReGeneraTing Agents (RGTA) pour augmenter leur efficacité thérapeutique. Les résultats obtenus à l’issu de ce projet devraient permettre d’initier un essai clinique de cette stratégie thérapeutique avant utilisation par les cliniciens ou d’être autorisée à titre compassionnel. Elle éviterait dans certains cas une chirurgie lourde ou lorsque celle-ci est préconisée de contribuer à une meilleure cicatrisation des tissus lésés.