Mesure de la radioactivité des eaux distribuées par les réseaux publics : premier bilan national satisfaisant
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), la Direction générale de la santé (DGS) et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) publient un premier bilan national sur la qualité radiologique des eaux distribuées par les réseaux publics réalisé à partir des résultats d’analyses du contrôle sanitaire piloté par les directions départementales des affaires sanitaires et sociales (DDASS). Ce bilan est satisfaisant.
Conformément à la directive européenne 98/83/CE relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine, les DDASS exercent en effet, depuis 2005, des contrôles réguliers de la qualité radiologique de ces eaux.
Ces contrôles sont basés sur la mesure de quatre indicateurs : le tritium, l’activité des radioéléments émetteurs alpha et bêta et la dose totale indicative (la dose d’exposition aux rayonnements ionisants attribuable à l’ingestion d’eau pendant une année). Ces indicateurs permettent de connaître le « profil radiologique » des eaux, lié à la présence des radionucléides naturels caractéristiques des terrains géologiques dans lesquels l’eau a séjourné (bruit de fond naturel), ainsi que la présence anormale de radionucléides, artificiels ou naturels.
En fonction des valeurs de ces indicateurs, les DDASS mettent en œuvre les mesures de gestion du risque sanitaire et d’information des consommateurs préconisées par l’ASN au titre de sa mission de veille permanente en matière de radioprotection sur le territoire national.
Le bilan montre qu’entre 2005 et 2007, sur plus de 50 000 analyses réalisées au captage ou sur les eaux mises en distribution, les références réglementaires de qualité radiologique ont été respectées, à l’exception de quelques dépassements ponctuels de très faible ampleur et dus à la présence de radionucléides naturels liée à la nature géologique du sous-sol.
Pour 2007, la qualité radiologique de l’eau distribuée au robinet des consommateurs a pu être évaluée pour près de 87% de la population française. Il en ressort que la dose d’exposition aux rayonnements ionisants attribuable à l’ingestion d’eau pendant une année est restée inférieure à la valeur de référence de qualité fixée par la réglementation, dans 99,9% des cas.
Le bilan apporte par ailleurs des premiers résultats sur la concentration en uranium naturel des eaux mises en distribution. L’uranium naturel n’est aujourd’hui pas intégré dans le contrôle sanitaire. Compte tenu de la toxicité chimique de l’uranium naturel, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a proposé une valeur guide provisoire au-delà de laquelle il conviendrait de prendre des mesures correctives. Pour 455 échantillons, les 472 qui présentaient une radioactivité naturelle élevée sur la période 2005-2007, cette valeur guide est respectée. L’ASN et la DGS sont favorables à ce que l’uranium naturel soit intégré dans le contrôle sanitaire et qu’une limite de qualité soit fixée dans la réglementation ; cette position sera défendue au niveau européen, dans le cadre de la révision prochaine de la directive européenne.
L’ASN, la DGS et l’IRSN mettent ce bilan à la disposition du public sur leurs sites Internet respectifs ; il sera transmis officiellement aux responsables de la production et de la distribution d’eau au niveau local ainsi qu’aux organismes nationaux concernés par ce sujet, en l’accompagnant d’un document de synthèse.
L’ASN, la DGS et l’IRSN communiqueront désormais régulièrement sur la qualité radiologique des eaux distribuées en France.
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