Portrait : Muriel Rocher, Adjointe à l'Unité d'Expertise et de Modélisation des Installations de Stockage à l’IRSN

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23/11/2021

Ce 23 novembre, l’IRSN participe au forum en distanciel Jobteaser consacré aux femmes ingénieures. C'est l’o​ccasion de partager avec vous quelques parcours de nos collaboratrices !​


Découvrez le portrait de Muriel Rocher, Adjointe à l'Unité d'Expertise et de Modélisation des Installations de Stockage à l’IRSN

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C’est quoi, votre quotidien à l’IRSN ? 
Notre service est composé de personnes ayant des métiers différents (ingénieurs ou techniciens de laboratoire, chercheurs, simulateurs, experts, mathématiciens…) et de spécialités diverses (sûreté « généraliste », géologie, géophysique, mécanique, chimie, informatique…) fédérés autour de mêmes projets, le plus important étant Cigéo, le projet français d’installation de stockage de déchets radioactifs en couche géologique profonde. J’ai donc besoin d’échanger souvent avec chacun d’entre eux ; mes petits tours dans leurs bureaux ou mes excursions au coin café me font parfois avancer dans mes tâches plus efficacement que de passer des heures à écrire derrière un écran.

Cigéo est un projet d’ampleur qui nécessite de transmettre notre retour d’expérience à l’international. Nous avons aussi besoin des acquis des autres, ainsi je participe à de nombreux projets multilatéraux. Avant la crise sanitaire, je partais en mission à l’étranger environ une fois par mois !
Aux yeux du public, la gestion des déchets radioactifs est reliée à la question plus large de la place de l’énergie nucléaire dans la société. Aussi, c’est un sujet qui requiert d’échanger durablement avec l’ensemble des parties prenantes et des citoyens. Je mets à profit ma courte expérience d’enseignante et apprends l’écoute et l’ouverture d’esprit.

 Racontez-nous-en quelques phrases votre parcours (évolution de carrière, obstacles…) 
Titulaire d’un doctorat en Sciences de la Terre, j’ai d’abord cherché un poste en recherche fondamentale. Malheureusement, les obstacles rencontrés – liés à la rareté de ce type de poste en France- m’ont conduite à me diriger vers la recherche appliquée à l’IRSN. Année après année, j’ai peu à peu étendu mon champ de connaissances en tectonique à la géologie en général, puis à d’autres spécialités scientifiques. J’ai quitté progressivement la recherche pour l’évaluation de sûreté des installations de stockage de déchets radioactifs. La panoplie de connaissances nécessaires à une telle expertise est immense et s’élargit avec l’avancement des projets !

J’aspirais à un poste de responsable d’unité, et cela ne s’est jamais concrétisé. Quelles qu’en soient les raisons, mon attrait pour des fonctions managériales a baissé. J’ai choisi d’exercer des activités d’élue syndicale, qui me permettent de participer à l’évolution de mon entreprise d’une autre manière. Avec le recul, je suis plutôt satisfaite de mon parcours professionnel.
 
 Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ? 
J’interagis avec des personnes avec différentes spécialités scientifiques au sein de mon service et plus largement à l’IRSN. Avant de prendre la plume pour réaliser une expertise, j’ai besoin de m’impliquer dans des activités aux multiples approches théoriques, expérimentales, de modélisation et d’observations de terrain. J’aime « changer de costume » plusieurs fois par jour, pas le temps de s’ennuyer !
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 Quel conseil donneriez-vous aux femmes qui veulent faire carrière comme ingénieures ? 
Je pense qu’il faut tous les jours se battre contre notre propre tendance à être modestes, nous les femmes : non, il n’existe aucun obstacle naturel conféré par notre condition : si l’on se met nous-même des limites, alors certains s’empresseront de monter des murs.