Publication du rapport de l'IRSN sur le cycle du combustible nucléaire en France
La fabrication des combustibles des réacteurs nucléaires d’EDF et la gestion de ces combustibles une fois utilisés, ainsi que des déchets associés, nécessitent de nombreuses opérations industrielles. L'ensemble de ces opérations est qualifié communément de « cycle du combustible ».
A la demande de l’ASN, depuis 2000, EDF transmet périodiquement un dossier dit « Impact cycle », rédigé conjointement avec les acteurs du cycle (Orano, Framatome, Andra). Ce dossier présente les conséquences, sur chaque étape du cycle, de la stratégie d’EDF d’utilisation des différents types de combustibles dans ses réacteurs pour les dix années à venir.
En juin 2016, EDF a remis le dossier dénommé « Impact cycle 2016 ».
L’IRSN a transmis à l’ASN les conclusions de son expertise de ce dossier en mai 2018 ; ces conclusions ont été exposées au groupe permanent d’experts pour les laboratoires et les usines (GPU) de l’ASN, lors de sa réunion du 25 mai 2018.
L’examen de l’IRSN a porté sur :
- l’adaptation, aux besoins et aux évolutions pouvant survenir à court ou moyen terme (changement de combustible, évolution d’installation…), des moyens (installations de production ou d’entreposage, moyens logistiques…) participant au fonctionnement du cycle du combustible ;
- l’étude de différents scénarios de fonctionnement du parc de réacteurs, incluant des scénarios de réduction de la part du nucléaire à 50 % de la production d’électricité à l’horizon 2025, conformément à la loi de transition énergétique pour la croissance verte (TECV) ;
- l’étude d’aléas dimensionnants pour chaque étape du cycle, avec identification des parades associées ;
- l’analyse des inflexions majeures et des « effets falaise » pouvant apparaître d’ici 2040.
De l’expertise de ce dossier, l’IRSN retient tout particulièrement que, du point de vue de la sûreté et de la radioprotection, l’impact sur les installations et les transports du cycle du combustible français des gestions actuelles de combustibles des réacteurs et de celles envisagées jusqu’en 2030, ne fait pas apparaître de difficulté technique majeure pour cette période.
L’étude des scénarios prospectifs d’évolution du parc électronucléaire définis dans le cadre de l’application de la loi TECV montre que l’arrêt de réacteurs chargés de combustibles MOX peut induire une saturation à court terme des entreposages de combustibles usés. Toutefois, un scénario incluant l’arrêt de réacteurs chargés uniquement en combustibles à base d’uranium pourrait retarder voire empêcher la saturation de ces entreposages. Aussi, l’IRSN souligne l’importance de l’examen de l’impact de l’arrêt de réacteurs sur le fonctionnement d’ensemble du cycle, qui sera à réaliser en application de la loi TECV.
Conformément aux conclusions de la dernière réunion du Haut comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN), l’IRSN publie, en complément de son avis 2018-00126, le rapport 2018-00007 présenté au GPU. Dans le respect des dispositions applicables en matière de publication, en particulier aux fins de préservation de la sécurité et du secret des affaires des industriels concernés, certaines informations dites « sensibles » ont été occultées du rapport.