Suspicion de contamination au radium dans un lycée horloger de Morteau
Suspicion de contamination au radium dans un lycée horloger de Morteau (Doubs) : le CHU de Besançon et l’IRSN gèrent la prise en charge médicale des personnes éventuellement contaminées.
Le SAMU de Besançon a été prévenu vers 15h40, jeudi 7 décembre, d'une probable contamination par des sels de radium de personnes travaillant dans le lycée professionnel de Morteau.
Cette contamination serait liée à la découverte, il y a quinze jours, d'un flacon par un agent de service du lycée. Ce flacon a été manipulé par cinq personnes de l'équipe pédagogique du lycée. Trois d’entre elles faisant partie du laboratoire de physique-chimie de l’établissement ont tenté de connaître l'origine de ce flacon en déchiffrant le nom du fournisseur.
Ils ont alors identifié sur Internet qu'il s'agissait de sels de radium utilisés autrefois par l'industrie horlogère locale. L'utilisation d'un compteur Geïger-Müller par un membre de ce laboratoire a confirmé ces craintes. Les pompiers ont tout d'abord confirmé l'existence d'une source radioactive. A la demande du médecin régulateur du SAMU, les cinq personnes ont ensuite été évacuées vers le CHU de Besançon en raison d'une possible inhalation de la poudre contenue dans le flacon.
Les patients sont arrivés au CHU de Besançon, vers 21H00. Une procédure avait déjà été mise en place pour l'accueil de ces cinq personnes par l'équipe du SAMU (Pr Capellier, Dr Fortin, Dr Lambert), le chef du service de médecine nucléaire du CHU (Pr Boulahdour) et sa collaboratrice (Dr Bidet) en liaison avec le directeur de la radioprotection de l’IRSN (Pr. Gourmelon).
La mise en place de cette procédure a conduit à isoler les cinq patients dans une zone enclavée du CHU. Ils ont ensuite été décontaminés par lavage corporel à l'aide d’une solution décontaminante dans les locaux du service de médecine nucléaire, en prenant toutes les mesures nécessaires pour éviter toute contamination des locaux du CHU. L’absence de contamination corporelle résiduelle a ensuite été vérifiée par comptage gamma corporel total.
Le recueil des informations auprès des patients n’a pas confirmé l'inhalation des sels contenus dans le flacon. Une numération formule sanguine et un recueil urinaire ont été réalisés sur place. Les cinq personnes ont ensuite été autorisées à regagner leur domicile vers 03H00 du matin, vendredi 8 décembre sans avoir reçu aucun traitement médical.
Afin de déceler une éventuelle contamination interne au radium, un recueil urinaire sera effectué pendant sept jours consécutifs. Ces prélèvements d’urine seront analysés dans les laboratoires de l’IRSN. Ces analyses permettront de préciser la réalité et la nature de l’éventuelle contamination et, en cas d'une contamination avérée, d’effectuer une évaluation des doses reçues par les patients en vue d'apprécier le risque sanitaire.