Les traces d’iode radioactif dans l’air mesurées début 2017 en Europe ne sont pas liées à l’incident d’octobre 2016 dans un réacteur de recherche en Norvège
En janvier et février 2017, d’infimes traces d’iode 131, élément radioactif artificiel, ont été détectées dans l’air en Europe (cf. actualité du 13 février 2017).
Depuis, l’IRSN a été régulièrement sollicité par les médias et le public à ce sujet. Dernièrement, des hypothèses ont été émises reliant ces traces d’iode à un incident survenu en octobre 2016 dans le réacteur de recherche HBWR à Halden en Norvège. La note d’information publiée ce jour par l’IRSN présente les circonstances de cet incident et les rejets d’iodes radioactifs qu’il a engendrés.
Le 24 octobre 2016, alors que le réacteur HBWR était en arrêt pour maintenance, un incident est survenu lors d’opérations de manutention d’un assemblage combustible d’essai endommagé. Ceci a conduit à un rejet de substances radioactives dans le bâtiment du réacteur, puis dans l’environnement.
Selon l’autorité de sûreté norvégienne NRPA [1], les rejets d’iodes dans l’atmosphère liés à cet incident ont représenté environ 5% de l’autorisation annuelle de rejets gazeux de l’installation pour l’iode 131 (rejet de 160 MBq d’131I) et environ 1% de l’autorisation annuelle de rejets gazeux pour l’iode 132 (rejet de 27 MBq d’132I) [2].
Les informations obtenues montrent que l’incident ayant affecté le réacteur HBWR de Halden fin octobre 2016 a conduit à un rejet limité dans l’environnement. Ce rejet a concerné la période d’octobre et de novembre 2016 ; il ne peut donc pas être à l’origine des traces d’iode 131 (période radioactive de 8,04 jours) relevées dans plusieurs pays européens depuis janvier 2017.
Bien que les concentrations observées soient très faibles et ne présentent aucun risque pour la santé, des recherches ont été menées afin de déterminer l’origine de cette pollution. L’origine la plus probable serait une installation industrielle de production d’iode radioactif pour des applications dans le domaine médical, comme lors des événements similaires qui se sont produits en novembre 2011 et février 2012. Les niveaux ayant été très faibles, la source d’émission n’a pas pu être déterminée avec précision, mais elle se situe vraisemblablement en Europe orientale.
Notes :
- Plus d’informations sur l’incident de Halden (Norvège) d’octobre 2016 sur le site internet de NRPA.
- Les activités nucléaires bénéficient d’autorisations de rejets de substances radioactives dans l’air ou dans les milieux aquatiques et marins dans des conditions définies et contrôlées. Ces autorisations sont délivrées par les autorités compétentes après évaluation préalable de l’impact prévisible sur l’environnement et sur la santé des populations.