Avis de l’IRSN sur la détection de concentrations anormales en plutonium dans les sédiments de la Seine
Dans le cadre de recherches destinées à reconstituer l’historique des apports de polluants métalliques à la Seine (cf. ci-dessous), l’IRSN a réalisé des prélèvements dans l’estuaire fluvial de la Seine (la darse des Docks à Rouen) et dans une partie du fleuve hors de toute influence marine (dans une plaine d’inondation à Bouafles). Ces prélèvements ont révélé la présence de concentrations singulières en plutonium à deux niveaux de carottes correspondant à des dépôts survenus au début des années 1960 et au milieu des années 1970.
Informée de cette observation, l’ASN a demandé à l’IRSN de mener des investigations afin d’identifier l’origine de ces traces de plutonium et d’étudier rétrospectivement leur impact sanitaire éventuel.
Les informations dont dispose l’IRSN permettent de relier avec confiance le profil de radioactivité des carottes sédimentaires prélevées en Seine et un rejet non contrôlé du Centre CEA de Fontenay-aux-Roses en 1975.
L’origine du pic de radioactivité datant du début des années 1960 n’a pu être identifiée. Les archives consultées et les déclarations de rejets en possession de l’IRSN ne permettent ni de confirmer ni d’exclure que le pic de concentration de 1961 ne puisse être attribué aux rejets de ce centre.
Sur la base des déclarations de rejets liquides du centre CEA de Fontenay-aux-Roses, l’IRSN a réalisé une étude rétrospective de l’impact aux populations potentiellement exposées : cette étude montre que les doses reçues par le groupe susceptible d’avoir été le plus exposé à ces rejets sont faibles, les doses potentiellement reçues par tous les autres groupes sont quant à elles très faibles. Ces résultats n’appellent pas la mise en place de mesures particulières de suivi ou de protection.
Lire la note d’information de l’ASN du 17 juin 2014 (sur le site de l’ASN)
Les recherches de l’IRSN destinées à reconstituer l’historique des apports de polluants métalliques à la Seine
De 2007 à 2011, le Laboratoire de Radioécologie de Cherbourg-Octeville de l’IRSN a piloté le projet de recherche RHAPSODIS (Reconstitution de l’Historique des Apports Particulaires à la Seine par l’Observation De Leur Intégration Sédimentaire), programme financé par la région Basse-Normandie et par le Groupement d’Intérêt Public Seine-Aval, en partenariat avec l’Université de Caen Basse-Normandie.
Ce projet pluridisciplinaire avait pour objectif l’identification des processus de transfert et de dépôt du matériel sédimentaire fin auquel sont associés de nombreux contaminants, à différentes échelles de temps et différentes échelles spatiales du système estuarien de la Seine.
Ces recherches ont été menées pour une part dans le cadre d’une thèse IRSN soutenue en 2012 sur la reconstitution de l’historique des apports en radionucléides et contaminants métalliques à l’estuaire fluvial de la Seine par l’analyse de leur enregistrement sédimentaire. |