FAQ Radioécologie
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La radioécologie est l’étude des éléments radioactifs dans l'environnement. Elle recherche l’origine de leurs présences afin de comprendre leurs processus de transfert et de concentration dans les écosystèmes.
Son objectif est d'évaluer l'impact de la radioactivité naturelle et artificielle sur l'environnement (impact radioécologique) et sur la population (impact dosimétrique). Ces études relèvent de la même démarche que celles relatives à d'autres polluants chimiques comme les métaux lourds (plomb, zinc…) ou les nitrates.
Compte tenu de la présence de radionucléides dans tous les écosystèmes et de la complexité des transferts, les radioécologistes travaillent sur les trois milieux principaux de la biosphère : l'aquatique marin, l'aquatique continental et le terrestre.
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Il existe trois grandes catégories d’outils. Tout d’abord la mesure d’échantillons. Des échantillons prélevés dans l’environnement sont analysés dans des installations spécialisées, capables de mesurer les radionucléides même à l’état de traces, quel que soit le milieu : air, eau, sol, sédiments, végétaux, organismes vivants. Pour faciliter la mesure, les radioécologistes choisissent sur le terrain des milieux qui fixent les radionucléides (comme les sédiments) ou des espèces appelées « bio-indicateurs », qui concentrent les radionucléides. C'est le cas de mousses, de lichens, de moules, d'huîtres…
Puis, pour comprendre les mécanismes de transfert, les radioécologistes reconstituent des écosystèmes simplifiés en laboratoire. Ils contaminent des cultures par divers radionucléides en faisant varier la nature des sols et les conditions climatiques. Ce travail conduit à la mise au point de modèles simulant les transferts des radionucléides dans les différents milieux de l'environnement.
La dernière étape est la modélisation. Elle correspond à un paramétrage d’équations pour construire le modèle le plus proche possible des résultats observés lors des campagnes de prélèvement, permettant de prévoir le devenir d’un rejet. À Cherbourg, connaissant les rejets de l’usine de La Hague [Manche], les spécialistes de l’IRSN peuvent modéliser à moyen et long terme les concentrations en radionucléides qui seront mesurées en Manche ou en mer du Nord.
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Les radionucléides déposés par les turbulences du vent ou les pluies contaminent directement les feuilles des végétaux. Les radionucléides migrent ensuite dans le sol, où interviennent les transferts vers les racines. Certains animaux se contaminent par ingestion de végétaux, la chaîne alimentaire la plus courante étant : herbe -> vache -> viande et lait.
Une des expériences permettant d'étudier les transferts de radionucléides consiste à prélever sur un terrain un bloc de terre et à le placer en laboratoire, dans des conditions climatiques contrôlées. On peut y pratiquer diverses cultures (blé, vigne, haricots…) qu'on peut contaminer à différents stades de la croissance.
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Au final, ces modèles permettront d’évaluer les répercussions environnementales de la radioactivité naturelle et artificielle (impact écologique), mais aussi ses conséquences radiologiques sur la santé de l’homme (impact sanitaire).
L’IRSN a souvent été sollicité lors de crises, quel que soit le polluant. Ainsi, lors du naufrage du chimiquier Ievoli Sun, en 2000, au large de La Hague, l’Institut a anticipé la dispersion du styrène (produit entrant dans la composition des matières plastiques) afin que les secours se placent dans les zones les moins exposées. Et lors du naufrage de l’Ece, en 2006, à la pointe de La Hague, l’IRSN a estimé le risque de pollution lorsque l’acide phosphorique transporté était associé à 800 kg d’uranium. Sans oublier Fukushima, en mars 2011.
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La radioécologie marine étudie l’évolution des niveaux de radioactivité en pleine mer et dans les zones littorales. Elle permet d’effectuer des expertises sur les conséquences des rejets en mer des installations nucléaires.
Les océans sont contaminés de façon relativement homogène par les retombées des essais atmosphériques d'armes nucléaires. Les mers peu profondes et les estuaires subissent une contamination plus prononcée du fait des rejets des usines de traitement des combustibles irradiés de Sellafield (Grande-Bretagne) pour la mer d'Irlande et de La Hague (France) pour la Manche. Ces rejets sont en nette diminution depuis plus de 10 ans.
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De même que l’atmosphère et le continent, les différentes mers qui bordent l’hexagone sont surveillées par l’IRSN.
Air, eau, sol, aliments : l’Institut assure, sur tout le territoire national, une veille permanente des niveaux de radioactivité. Il surveille également le milieu marin de la métropole et des Drom-Com, et donc la radioactivité de l’eau de mer, des sédiments, de la flore et de la faune. Sur les côtes de l’Hexagone, une quinzaine de stations de prélèvement assurent cette mission, toute l’année.
Dans une station sous influence, l’institut recherche des radionucléides artificiels pour détecter tout rejet anormal. Dans une station de référence, quelques radionucléides artificiels sont surveillés, comme le tritium et d’autres éléments connus pour leur rémanence (notamment le césium 137, toujours présents depuis l’accident de Tchernobyl ou les essais atomiques aériens). Ce suivi de l’état de l’environnement marin loin des installations constitue une ligne de base qui nous permettrait d’évaluer au mieux les conséquences d’un accident majeur comme celui de Fukushima.
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Depuis 1991, dans le cadre de conventions décennales avec EDF, l'IRSN assure le suivi radioécologique de l’environnement proche des 4 centrales nucléaires françaises implantées sur la façade maritime de la Manche (Flamanville, Paluel et Penly) et de la Mer du nord (Gravelines).
La force de ces études radioécologiques est de disposer d’une série de données sur plus de vingt ans, laquelle nous permet de suivre l’évolution de la radioactivité dans l’environnement depuis le « point-zéro » (étude réalisée avant la mise en production d’une centrale).
Ces données mettent ainsi en évidence la baisse des niveaux d’activités en radionucléides artificiels émetteurs gamma, en concordance avec la réduction des rejets d’effluents liquides des centrales nucléaires françaises depuis le début des années 1990.
Par ailleurs, les données issues de ce suivi radioécologique annuel sont complétées par des études décennales : tous les dix ans, à compter de la mise en fonctionnement d’une centrale nucléaire, nous menons un bilan radioécologique plus exhaustif caractérisé par des points de prélèvement plus nombreux, des échantillons plus diversifiés et des analyses plus variées.