Activité humaine et performance transversale. Le cas de la préparation des traitements en radiothérapie
Alexandra WARTEL a soutenu sa thèse le 11 octobre 2024 à Bordeaux.
Jury
M. N’KAOUA Bernard, Professeur des Universités, Université de Bordeaux, France, Examinateur
M. GIRAUD Philippe, PU-PH, Service d’oncologie radiothérapie, Hôpital européen Georges Pompidou, Université de Paris Cité, France, Examinateur
Mme. MOLLO Vanina, Maîtresse de conférences en ergonomie HDR, Université de Toulouse, IPST-Cnam, CERTOP (UMR5044), France, Rapporteuse
Mme. CARAYON Pascale, Professor Emerita, Department of Industrial and Systems Engineering, University of Wisconsin-Madison, USA, Rapporteuse
M. DESCHAINTRE Stéphane, Maître de conférences en sciences de gestion, Université d’Orléans, France, Examinateur
M. PETIT Johann, Maître de conférences en ergonomie-HDR, CNRS, IMS, Talence, Directeur de Thèse
Mme. PORET Céline, Chercheuse en Ergonomie, IRSN, 92262 Fontenay-aux-Roses Cedex, France, Co-encadrante
Mme. EDOUARD Magali, Docteure en Physique médicale, IRSN, 92262 Fontenay-aux-Roses Cedex, France, Invitée
Résumé
La radiothérapie externe est un traitement contre le cancer qui met en jeu différents professionnels issus de divers métiers et travaillant dans le cadre d’un processus de production du soin. L’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) et l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) ont fait le constat de «manques de fluidité» de ce processus, particulièrement pour les phases liées à la préparation des traitements. Ces manques de fluidité peuvent avoir des effets sur le travail (réalisé dans l’urgence) et sur la sécurité des soins. Ce constat constitue l’objet de la demande initiale pour ce travail de recherche en ergonomie.
Notre objectif est de comprendre l’origine et les effets des « manques de fluidité » du processus technique, constatés par l’IRSN et (ASN). Nous cherchons à caractériser les discontinuités du processus technique pour identifier leurs éventuels effets sur le travail des professionnels et la sécurité des patients. Pour ce faire, nous caractérisons les discontinuités du processus technique de préparation à travers la compréhension de l’articulation des activités individuelles et collectives, en mobilisant deux approches intrinsèques de l’activité humaine développées en ergonomie, le cours d’action (Theureau, 2004) et l’approche instrumentale (Rabardel, 1995). Deux modes d’organisation sont majoritaires en radiothérapie externe. L’un d’entre eux, le plus répandu, détermine la date de début de traitement en amont de la préparation des traitements. L’autre, prépare les dossiers au fil de leur ordre d’arrivée et détermine la date de début de traitement une fois le dossier prêt, c’est le « fil de l’eau ».
Nous appréhendons les effets respectifs de ces deux modes d’organisation sur la dynamique de développement des activités collectives, sur d’éventuelles discontinuités et sur la sécurité des soins. Nous montrons comment les activités collectives transverses sont garantes de la continuité de la prise en charge des patients, mais aussi de l’élaboration d’un traitement de qualité et garantissant la sécurité des patients. Pourtant, ces activités collectives transverses et surtout les articulations nécessaires à leur développement ne sont pas prises en compte dans le découpage séquentiel du processus technique prescrit. À partir de ces connaissances empiriques, nous ouvrons la réflexion sur des perspectives de conception en mettant en avant ce que les organisations devraient prendre en compte pour permettre et soutenir le développement des activités collectives transverses réelles, engagées dans la préparation.
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