Etude des mécanismes mis en jeu lors d'une exposition par les radionucléides et les métaux lourds sur le métabolisme des médicaments in vivo et in vitro
Caroline Rouas a soutenu sa thèse le vendredi 1er octobre 2010
L’uranium (U) est un métal lourd naturellement présent dans la croûte terrestre. Le but de cette thèse est d’explorer, in vivo et in vitro, l’action de l’U sur les principaux protagonistes du système de détoxification de l’organisme : le rein et le foie avec notamment les enzymes du métabolisme des xénobiotiques (EMX). Dans le but de mimer une contamination chronique de l’organisme à une dose environnementale, le modèle in vivo est basé sur une exposition de 9 mois de rats males adultes à l’U (40 mg/L). In vivo, les résultats ont montré que nos conditions expérimentales n’induisent ni une néphrotoxicité ni une sensibilité du rein à exacerber une toxicité rénale induite par la gentamicine. Concernant le foie, l’U induit des modifications de l’expression génique de certains EMXs (dont particulièrement CYP3A). Ces modifications ne sont responsables de perturbations de la pharmacocinétique du paracétamol que lorsque ce dernier est administré à une dose hépatotoxique. Les résultats in vitro suggèrent que ces modifications des EMXs proviennent vraisemblablement d’un effet indirect de l’U couplé à des phénomènes d’adaptation de l’organisme impliquant des acteurs interagissant avec différentes cibles dont les EMX. Néanmoins, l’étude in vitro souligne le potentiel cytotoxique de l’U ainsi que sa présence dans les cellules (cytoplasme et noyau) sous forme soluble et/ou précipitée.