Le projet BEERAD
Le projet BEERAD lancé en janvier 2022 pour une durée de 4 ans vise à caractériser les effets des rayonnements ionisants chez les abeilles, selon une double approche d’expériences en laboratoire et sur le terrain.
Ce projet est réalisé dans le cadre d’un partenariat avec l’INRAE (Institut National de Recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement), l’IER Fukushima (Institute of Environmental Radioactivity) Fukushima.
Caractéristiques du projet
Dates : 2022-2025
Financement : 522 645,92 €
Partenaires : IRSN (Institut de Radioprotection et Sûreté Nucléaire) - INRAE (Institut National de Recherche pour l'agriculture - l'alimentation et l'environnement) - IER Fukushima (Institute of Environmental Radioactivity)
Contexte du projet
Contexte du projet et objectifs :
Les activités humaines liées à l’industrie nucléaire génèrent des rayonnements ionisants dont les propriétés écotoxiques sont peu étudiées chez les organismes non-humains. Dans les zones contaminées, il n’y a pas de consensus quant à leurs effets sur la structure, le fonctionnement des écosystèmes, et les éventuels mécanismes sous-jacents de leur action sont peu connus. Il paraît donc primordial d’acquérir des données sur les potentiels effets des rayonnements ionisants sur les écosystèmes à la fois dans des conditions expérimentales et réalistes.
Le projet BEERAD tentera d’appréhender les conséquences environnementales d’un accident nucléaire en utilisant l’abeille domestique qui regroupe plusieurs enjeux scientifiques, économiques et sociétaux de par ses services rendus à la société et aux écosystèmes. Ce projet contribuera également à élargir les connaissances sur les effets et les mécanismes d’action des rayonnements ionisants sur les abeilles, selon une double approche d’études laboratoire/terrain et permettrait d’entrevoir les conséquences plus globales sur les pollinisateurs responsables en grande partie de la biodiversité végétale.
Les objectifs principaux du projet sont :
- Définir les conditions d’exposition à la fois au laboratoire et sur le terrain (afin de comparer les résultats obtenus entre ces deux approches) et mesurer dans ces deux conditions les débits de doses externes auxquels seront réellement exposées les abeilles en utilisant des micro-dosimètres; ces valeurs, additionnées au débit de dose interne, donnera une estimation précise des débits de dose totale absorbés par les abeilles (WP1)
- Mesurer les effets physiologiques et toxico-pathologiques induits par les rayonnements ionisants aux niveaux sub-individuels (molécule, cellule, tissu), particulièrement en réponse à un agent infectieux (WP2)
- Mesurer les effets induits par les rayonnements ionisants aux niveaux individu/population par les effets sur la reproduction/développement et les processus cognitifs (WP3)
- Comparer les deux types d’exposition, intégrer les réponses et extrapoler à d’autres organismes (autres espèces d’abeilles, autres insectes pollinisateurs) par la modélisation pour conclure sur les effets des rayonnements ionisants sur les abeilles (WP4).
Shéma : articulation des différents WP entre eux.
Résultats attendus
Les résultats attendus couvriront différents domaines :
- quels sont précisément les doses et débits de doses absorbés (interne + externe) reçus par les abeilles,
- par quels modes d'actions les rayonnements ionisants induisent des effets adverses aux abeilles,
- quels sont les paramètres physiologiques et toxico-pathologiques affectés par les rayonnements ionisants,
- quels paramètres sont modifiés par les rayonnements ionisants au niveau de la colonie, dont la production de la ruche (en relation avec les services écosystémiques),
- quelle est la résilience des ruches exposées aux rayonnements ionisants pendant une saison apicole,
- si les abeilles exposées sur le terrain sont plus ou moins sensibles que celles exposées au laboratoire (comparaison des réponses) et
- par la modélisation, quelles peuvent être les conséquences attendues de l'exposition aux RO chez d'autres insectes pollinisateurs.
Nos résultats permettront de mieux appréhender le risque environnemental par une meilleur prédiction des réponses biologiques induites par les rayonnements ionisants chez les insectes pollinisateurs.
Caractère novateur
Ce projet est innovant pour plusieurs raisons. Il propose :
- d’étudier les effets des rayonnements ionisants sur les abeilles, qui sont très peu connus,
- d’établir une base de connaissance des mécanismes d’action des rayonnements ionisants chez les abeilles et
- de relier les réponses observées aux échelles cellule/organe à des processus intégratifs mesurés à l’échelle individu/population en étudiant la reproduction et les répercussions des effets au niveau de la colonie.
De plus, le projet combinera des expériences au laboratoire et sur le terrain, plus représentatives de l’environnement. Cette complémentarité servira à tirer des conclusions utiles pour la radioprotection de l’environnement. Les retombées de ce projet sont attendues aux niveaux scientifiques, agro-environnemental et socio-économique.
Contact :
LaboratoireS IRSN impliqués
Laboratoires : LECO
LECO
Le Laboratoire de recherche sur les effets des radionucléides sur les écosystèmes (LECO) est situé sur le Centre d’études nucléaires de Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône. L’équipe est constituée d’une vingtaine de personnes. Elle consacre ses travaux à l’évaluation de l’impact des radionucléides sur les écosystèmes.