Régulation des interactions entre les cellules endothéliales et les monocytes dans le cadre de la radiothérapie
Laboratoire d'accueil : Laboratoire de radiobiologie des expositions médicales (LRMed)
Date de début de thèse : octobre 2018
Nom du doctorant : Ségolène LADAIGUE
La radiothérapie est un traitement externe locorégional des cancers. Ce traitement induit des effets secondaires au niveau des tissus sains exposés aux rayonnements ionisants situés à proximité des tumeurs, ce qui limite son potentiel thérapeutique.
L’une des conséquences de l’irradiation est le recrutement chronique et délétère de cellules immunitaires dans les tissus sains irradiés dont les mécanismes sous-jacents restent peu connus. En particulier, les monocytes, des cellules immunitaires innées, font partie des premiers effecteurs en cas de dommage tissulaire causés par l’irradiation. Comprendre les modalités d’entrée de ces cellules dans le tissu après irradiation est un enjeu fondamental pour de futures stratégies thérapeutiques qui pourraient viser à limiter l’infiltrat immunitaire afin de protéger les tissus sains, ou encore favoriser cet infiltrat pour l’élimination des tumeurs.
Au sein du tissu vasculaire, l’endothélium participe à l’initiation et au développement des toxicités induites par les radiations. In vivo, les cellules endothéliales irradiées interagissent davantage avec les leucocytes circulants. In vitro, l’augmentation radio-induite de N-glycosylations hautement mannosylées à la surface des cellules endothéliales est impliquée dans l’arrêt des monocytes sur ces cellules, première étape du passage des cellules de la circulation sanguine vers les tissus. L’objectif de cette thèse est d’identifier des acteurs moléculaires endothéliaux modulateurs de l’infiltrat du système immunitaire inné post-irradiation.
Dans ce but, le rôle d’un gène codant une mannosidase (man1c1), impliqué dans l’expression des glycosylations hautement mannosylées, sur le recrutement monocytaire est actuellement questionné. La stratégie implique des approches in vitro grâce à des tests d’adhésion en flux et de migration trans-endothéliale de monocytes. Des études après extinction partielle par siRNA ou après surexpression du gène man1c1 sont en cours. Des premiers résultats montrent une augmentation de l’arrêt des monocytes après inhibition de man1c1, en accord avec une implication de ce gène dans le recrutement des monocytes. Le rôle d’une autre glycosylation (Sialyl Lewis X) de l’endothélium après irradiation est étudié par immunofluorescence et cytométrie en flux. Les premiers résultats, à confirmer, indiquent que ce motif n’est pas surexprimé après irradiation. D’autres types de molécules comme les chimiokines CX3CL1 et CCL2 pourraient avoir une importance dans l’arrêt des monocytes après irradiation. Le rôle de chaque acteur moléculaire sera étudié in vitro puis in vivo chez la souris notamment par microscopie intra-vitale. Des stratégies d’inhibition de ces cibles pourront alors être utilisées pour limiter les toxicités tissulaires radio-induites dans des modèles murins disponibles dans le laboratoire.