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Conséquences radiologiques des retombées des essais atmosphériques d’armes nucléaires sur le territoire français métropolitain

25/10/2024
Couv Rapport 2024-00559 Retombées des essais atmosphériques Fr métro

Les essais atmosphériques d’armes nucléaires effectués de 1945 à 1980 par les Etats-Unis, l’URSS, le Royaume-Uni, la Chine et la France, ont induit une contamination de l’environnement par des radionucléides artificiels. Cet apport de radionucléides artificiels, massif et planétaire, a été plus important dans l’hémisphère nord et plus particulièrement entre 40° et 50° de latitude nord, bande latitudinale dans laquelle se trouve la France métropolitaine. Produits dans l’air lors des explosions nucléaires, ces radionucléides se sont disséminés dans toutes les composantes de l’environnement entraînant une exposition radiologique de la population qui perdure encore aujourd’hui.

Cette exposition est une composante de l’exposome radiologique, objet du projet CORALE mené à l’IRSN (Composante radiologique de l'exposome, multi-expositions, risques de cancers et d'autres pathologies chroniques dans la cohorte Constances), en collaboration avec l’Inserm.

Dans ce cadre, la présente étude a permis de reconstituer les chroniques annuelles des doses efficaces et aux organes reçues par la population française de 1945 à 2020 consécutivement à ces essais nucléaires, en fonction de l’âge des personnes et de leurs lieux de résidence pour les trois principales voies d’exposition : l’inhalation des radionucléides dans l’air, l’exposition externe aux dépôts radioactifs et l’ingestion de denrées alimentaires contaminées.

Ces reconstitutions dosimétriques s’appuient principalement sur des résultats de mesures d’échantillons de natures diverses prélevés dans l’environnement, par le Service central de Protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI) et le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de 1961 à 1978, ainsi que par l’IRSN entre 2008 et 2018 (IRSN, 2022), dans le cadre de programmes de surveillance radiologique. Ainsi, près de 50 000 résultats de mesure d’activités massiques et volumiques de radionucléides dans l’air, dans des eaux de pluies, dans divers types de denrées alimentaires et jusque dans le contenu de plateaux-repas provenant de cantines d’établissements scolaires ont été exploités pour cette étude.

Les estimations de doses obtenues ont été comparées à celles faites par l’UNSCEAR pour l’hémisphère nord, lesquelles ont ensuite été utilisées pour compléter certaines chroniques dosimétriques pour la France.

Après une présentation générale des essais nucléaires et de leurs retombées radioactives, ce document fournit, de manière détaillée, tous les éléments méthodologiques qui ont permis d’estimer les doses pour chacune des voies d’expositions des personnes.

Les chroniques de doses obtenues sont ensuite commentées vis-à-vis de leurs évolutions dans le temps, des principaux radionucléides qui y contribuent, et de leurs importances relatives en fonction des organes irradiés et de l’âge des personnes exposées.