Evaluation par l’IRSN des risques pour les personnels de France-Télécom associés aux parasurtenseurs contenant des radioéléments
L’entreprise France Télécom a utilisé et utilise encore des dispositifs appelés parasurtenseurs pour protéger son réseau de télécommunications vis-à-vis de tensions perturbatrices - principalement la foudre. Un grand nombre d’anciens parasurtenseurs encore en service aujourd’hui contiennent des radioéléments. En janvier 2013, un article paru dans le magazine Santé et Travail a relancé les interrogations sur les possibles risques liés aux parasurtenseurs pour les personnels de France Télécom.
En 2009, France Télécom avait sollicité l’IRSN pour évaluer les niveaux de dose et le risque potentiel pour les personnels exposés à des parasurtenseurs lors de leur pose, de l’exploitation des installations en contenant ou encore lors de leur dépose. Cette demande faisait suite à d’autres investigations menées à l’initiative de France Télécom pour dimensionner et évaluer ce risque, mais aussi pour récupérer et éliminer ces matériels dans des conditions satisfaisantes et conformes à la réglementation.
Pour évaluer l’exposition des opérateurs concernés, l’IRSN a élaboré différents scénarios représentatifs des conditions de travail (y compris les possibles incidents). Les doses reçues par les personnels lors des différentes opérations associées à la pose, à l’exploitation et à la dépose des parasurtenseurs ont ainsi été calculées. Pour prendre en compte les situations de travail pouvant conduire à une exposition particulière de certaines parties du corps, des évaluations de dose à la peau des mains, au sein et à la lèvre ont également été réalisées. De même, la dose susceptible d’être délivrée au fœtus chez une femme enceinte a été calculée. Enfin, le risque d’incorporation par inhalation ou ingestion des radioéléments contenus dans les parasurtenseurs (tritium, radium, radon) a été considéré et les doses associées estimées.
Des hypothèses systématiquement pénalisantes ont été prises en compte dans les scénarios d’exposition considérés. Les doses ainsi estimées sont très faibles et toutes ces évaluations dosimétriques permettent de conclure à l’absence de risque significatif de cancers radio-induits. Les calculs montrent par ailleurs que les doses à la peau des mains ont pu être plus significatives dans la mesure où les parasurtenseurs ont été manipulés sans protection ; en conséquence, une dépose intensive de ces parasurtenseurs nécessite l’emploi de protections appropriées (gants, emballages blindés).
L’IRSN a présenté les conclusions de son étude au Comité National Santé Hygiène Sécurité et Conditions de Travail de FranceTélécom en sa séance du 30 mars 2010 et rendu son rapport final en avril 2010.
Télécharger le rapport IRSN DRPH 2010-07 « Evaluation des risques pour les personnels de France-Télécom associés aux parasurtenseurs contenant des radioéléments » (pdf)