Exposition de la population française aux rayonnements ionisants en 2015
En complément des bilans réalisés par l’IRSN concernant l'exposition professionnelle aux rayonnements ionisants et celle des patients bénéficiant d’examens à visée diagnostique, l’IRSN a actualisé en 2015 le bilan de l’exposition moyenne de la population française, réalisé à partir d’importantes études et d’analyses des données dont il dispose.
Cette exposition moyenne s’élève à 4,5 mSv/an, dont 2,9 mSv/an dus aux sources naturelles et 1,6 mSv/an dus à l’exposition d’origine médicale. Chaque individu étant exposé de manière différente à ces différentes sources, notamment selon son lieu d’habitation et ses habitudes de vie et de consommation alimentaire, l’IRSN a développé un outil qu’il met à disposition de chacun pour estimer sa propre exposition.
Les Français dans leur ensemble sont exposés en permanence à des rayonnements ionisants d’origines naturelles et artificielles. L’IRSN a donc réalisé un bilan de cette exposition, couvrant :
- les quatre modes d’exposition aux sources naturelles de rayonnements ionisants que sont :
- l’irradiation cosmique, due aux photons et aux particules venant de l’espace, aussi bien au niveau du sol que lors de transports aériens ;
- l’irradiation tellurique, due aux éléments radioactifs présents dans la croûte terrestre depuis la formation de la Terre ;
- l’incorporation d’éléments radioactifs naturels, dans l’air ou dans les produits consommés, présents depuis l’origine de la Terre ou recréés par le bombardement cosmique. L’ingestion de radionucléides naturels présents dans l’eau et dans la chaîne alimentaire constitue la voie prépondérante d’incorporation de ces éléments ;
- l’inhalation de radon, gaz radioactif émanant du sol et pouvant se concentrer dans les locaux.
- les expositions aux rayonnements artificiels suivantes :
- l’exposition « médicale » liée à l’utilisation des rayonnements ionisants à des fins diagnostiques (les actes de radiothérapie, correspondant à de fortes expositions en vue de soigner des pathologies cancéreuses, ne sont pas pris en compte) ;
- l’exposition à des sources industrielles et militaires : rejets des installations nucléaires, retombées des anciens essais nucléaires atmosphériques et des accidents nucléaires.
L’exposition moyenne à l’ensemble de ces sources est de 4,5 mSv/an. Les contributions des différentes sources d’exposition sont de 35 % pour l’exposition « médicale », de 32% pour l’exposition au radon, de 14% pour l’exposition aux rayonnements telluriques, de 12% pour l’exposition liée à l’incorporation de radionucléides, de 7 % pour l’exposition aux rayonnements cosmiques, et de moins de 1 % pour celle due aux activités industrielles et militaires.
L’exposition globale à l’ensemble des sources de rayonnements ionisants est multifactorielle, propre à chaque individu et peut conduire à des situations individuelles d’exposition annuelle très différentes. Les quelques scénarii ci-dessous, issus du rapport, illustrent cette variabilité.
- Cas n°1 : individu n’ayant bénéficié d’aucun examen médical, vivant dans une commune à faible concentration en radon et à faible niveau de rayonnements telluriques, et consommant peu de denrées alimentaires riches en radionucléides naturels.
- Cas n°7 : individu ayant bénéficié d'une exposition médicale moyenne, vivant dans une commune à forte concentration en radon et à niveau élevé de rayonnements telluriques, fumant beaucoup, voyageant fréquemment en avion et ayant une consommant importante de denrées alimentaires riches en radionucléides naturels.
- Cas n°9 : individu le plus exposé, c’est-à-dire ayant bénéficié d'une exposition médicale importante, vivant dans une commune à forte concentration en radon et niveau élevé de rayonnements telluriques, fumant beaucoup, ayant une consommation importante de denrées alimentaires riches en radionucléides naturels et voyageant fréquemment en avion.
Au-delà des quelques scénarii génériques présentés dans son rapport pour illustrer cette variabilité, l’IRSN a développé un outil internet pour permettre à chacun d’estimer au mieux son exposition individuelle aux rayonnements ionisants à partir d’un simple questionnaire.