Un historique des sédiments du Rhône
Une nouvelle campagne de prélèvement de sédiments vient d’être réalisée sur les berges du Rhône aval afin de reconstruire l’historique de la formation de ces accumulations sédimentaires massives. L’objet final est d’évaluer les conséquences des épisodes de crue très intenses sur l’accumulation de radionucléides ou autres contaminants dans les marges fluviales. Cette étude fait partie du projet EXTREME, dont le but est d’analyser l’effet des événements climatiques extrêmes sur l’accumulation de radionucléides dans les différents compartiments de la biosphère.
Réalisés par le LERCM en collaboration avec l’équipe de géomorphologie du CEREGE (Centre de Recherche et d’Enseignement des Géosciences de l’Environnement, Université d’Aix Marseille III), ces prélèvements s’inscrivent dans le volet du projet EXTREME spécifique à l’étude des fleuves. Le sujet d’étude fait suite à la mise en évidence, lors d’une thèse, de grandes variations des niveaux d’activité dans les sédiments des berges du Rhône. Les échantillons ont été prélevés sur un front de berge en érosion de plus de 6 mètres de hauteur qui présente un enregistrement stratigraphique particulièrement adapté à la caractérisation a posteriori des transferts de masses et de contaminants associés pendant les crues. Les relevés stratigraphiques, l’analyse des textures, la mesure des niveaux d’activité en émetteurs gamma et/ou alpha d’origine naturelle et artificielle devraient permettre, en les couplant aux chroniques de débits et de rejets liquides des installations nucléaires rhodaniennes, de reconstruire l’historique de ces accumulations. Les résultats permettront en particulier de souligner l’importance des épisodes de crue dans les transferts de matière et de quantifier les stocks de substances radioactives en place ou pouvant s’accumuler dans ces milieux.
Les échantillons ont à présent été traités (étuvage, tamisage, broyage, calcination, conditionnement en géométrie de comptage) et vont être analysés par spectrométrie gamma et alpha par un autre laboratoire de l’IRSN, le LMRE. En parallèle, les analyses granulométriques sont en cours. La synthèse des résultats est prévue pour la fin de l’été 2006.
Dans le cadre du programme EXTREME, d’autres manifestations climatiques ont été étudiées, notamment la crue exceptionnelle de décembre 2003 à Arles, et l’impact radioécologique des retombées de poussières sahariennes.