Etude mécaniste du dépôt sec d'aérosols sur couverts végétaux.
Alexandre PETROFF. Doctorat de l'Université d'Aix-Marseille II spécialité : mécanique, option : mécanique des fluides, 235p. soutenue le 15 avril 2005
Dans le contexte de la radio-protection de l’homme et de l’environnement, la bonne estimation du devenir d’une contamination d’aérosols au sein d’un couvert végétal et de son transfert éventuel aux espèces animales (dont l’homme par voie trophique) dépend d’emblée de la qualité de la prévision des dépôts aériens. En l’absence de précipitations, l’évaluation de l’importance des dépôts, dits secs, est incertaine, notamment ceux des particules fines sur les couverts rugueux, pour lesquels des écarts subsistent entre les résultats expérimentaux et des modèles de la littérature.
L’objectif de cette étude est d’améliorer la modélisation du dépôt sec d’aérosols sur les couverts végétaux. Cette amélioration passe par une description plus fine de la captation des aérosols par la végétation. Cela requiert une caractérisation des surfaces sur lesquelles le dépôt est réalisé (en termes de forme, d’orientation et de répartition spatiale) ainsi que des grandeurs aérodynamiques de l’écoulement porteur. Les mécanismes de dépôt pris en compte sont la diffusion brownienne, l’impaction inertielle, l’impaction turbulente, la sédimentation et l’interception. L’approche proposée s’appuie sur la description mécanique des dépôts sur chaque élément foliaire, la captation à une échelle supérieure d’organisation (rameau ou couvert) étant déduite par l’introduction d’une méthode statistique. Cette démarche est appliquée aux processus de dépôt et des expressions pratiques des taux de captation sont déduites. Le modèle est appliqué à des campagnes de mesures de la littérature, d’abord à l’échelle de rameau, puis à celle d’un couvert végétal. Dans la configuration d’un rameau de conifère, il est montré que l’ensemble des processus de dépôt est correctement pris en compte par le modèle, à l’exception de l’interception dans les conditions particulières de vitesse amont faible et de granulométrie entre 0,5 et 2 microns environ. Dans la configuration plus générale d’un couvert entier, le modèle n’est pas mis en défaut par les mesures lorsque les informations concernant le couvert et la granulométrie de l’aérosol sont accessibles. En particulier, le modèle reproduit de façon très satisfaisante les mesures de dépôt sur couvert artificiel, faiblement rugueux et collant, et ce pour des tailles de particules très variées (entre 0,1 et 20 microns environ). L’accord sur couvert d’herbes naturelles, dont les caractéristiques sont peu décrites, reste acceptable, même s’il semble que la non prise en compte du rebond par le modèle induise pour les particules les plus massives une sur-estimation du dépôt calculé. En forêt, le modèle reproduit de façon qualitativement correcte le dépôt de gouttelettes de brouillard. Dans le cas du dépôt d’un aérosol d’accumulation, la comparaison des résultats expérimentaux et de modélisation ne permet pas de conclure quant à la pertinence du modèle, la granulométrie de l’aérosol n’étant pas connue de façon assez précise. D’autres essais sont souhaitables afin d’étendre la validation du modèle sur forêt.