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ERS du site Orano de l'Ecarpière
30/01/2025
Pourquoi une ERS à proximité d’un ancien site minier d’uranium ?
Dans le cadre de sa mission de surveillance radiologique de l’environnement, l’ASNR a choisi l’ancien site minier uranifère de l’Ecarpière pour y mener une « Etude radiologique de site » (ERS) destinée, en complément des programmes de surveillance existants, à mieux caractériser l’influence de ce site sur son environnement et les expositions de la population avoisinante qui en résulte, ainsi que d’acquérir des connaissances scientifiques complémentaires utilisables pour d’autres anciens sites miniers.
Le site de l’Ecarpière, situé sur les communes de Gétigné dans le département de la Loire-Atlantique (44) et Saint-Crespin-sur-Moine dans le département du Maine-et-Loire (49), d’une longueur de 3 km, s’étend sur 240 hectares (voir la figure ci-dessous).
Ce site minier a été exploité de 1952 à 1990 par des travaux miniers souterrains et quatre mines à ciel ouvert. Le traitement du minerai extrait sur le site a permis la production de 4100 tonnes d’uranium. A la fin de l’exploitation, les mines à ciel ouvert ont été remblayées puis le site a été réaménagé pour en réduire l’impact sur l’homme et l’environnement et assurer son intégration paysagère (voir les photographies ci-dessous).
Malgré ces dispositions, le site peut, encore aujourd’hui, avoir une influence sur son environnement du fait notamment de la présence de résidus riches en radium et dans une moindre mesure en uranium et stériles miniers1 riches en radionucléides de la chaine de l’uranium naturel ainsi que des produits de démantèlement de l’ancienne usine de traitement du minerai. Cette influence peut se traduire, par exemple, par des augmentations : du rayonnement localement, de la concentration du radon2 dans l’air, des concentrations des radionucléides des eaux des cours d’eau avoisinant dont l’utilisation pour l’irrigation de cultures pourrait induire une augmentation de la concentration des radionucléides dans les denrées produites.
1. Les résidus de traitement résultent du traitement du minerai pour en extraire l’uranium. Les stériles miniers sont les roches excavées pour permettre l’accès au minerai et dont la teneur en uranium a été jugée insuffisante au regard de leur valeur marchande du moment. Les résidus ont été stockés sur le site et recouverts de stériles. Ils contiennent à la fois des radionucléides naturels et des substances chimiques. Le stockage de résidus est une installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE).
2. Le radon est un gaz radioactif descendant de l’uranium 238, naturellement présent dans les roches et les sols et qui se diffuse dans l’air.
Le site de l’Ecarpière fait l’objet d’une surveillance règlementaire prescrite par arrêté préfectoral à l’exploitant qui la complète par des mesures d’autosurveillance Des contrôles sont effectués par la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) Pays de la Loire, notamment lors d’inspections avec prise d’échantillons pour analyse. De plus, dans le cadre de sa mission propre de surveillance radiologique du territoire, l’ASNR effectue également une surveillance complémentaire à celle de l’exploitant. Enfin, la CRIIRAD y réalise occasionnellement des mesures environnementales.
Toutefois, les résultats de mesure acquis dans ces différents cadres ne permettent pas une caractérisation suffisante de l‘influence du site sur son environnement, notamment pour permettre d’évaluer de manière réaliste les expositions des populations susceptibles d’en résulter.
C’est pourquoi, après le Centre nucléaire de production d’électricité (CNPE) de Saint-Alban-Saint-Maurice-l’Exil (Isère) et l’usine de conversion du concentré marchand minerai d’uranium de la société Orano à Malvési, et afin de diversifier le type de sites étudiés, l’ASNR a choisi l’ancien site minier de l’Ecarpière pour y mener une Etude radiologique de site (ERS). Cette ERS a débuté en 2024.
Pour en savoir plus sur les ERS : Quels sont les objectifs des études radiologiques de site
Pourquoi avoir choisi le site de l’Ecarpière ?
Parmi les 250 sites, anciens sites miniers français, le site de l’Ecarpière a été choisi car il permet :
- l’étude de tous les types d’influence sur l’environnement et de toutes les voies d’exposition des populations potentiellement liées à un ancien site minier citées précédemment ;
- l’étude de plusieurs objets miniers (stockage des résidus, station de traitement des eaux, verse, mines à ciel ouvert, travaux miniers souterrains, etc.) ;
- des échanges avec les acteurs locaux dont des associations qui s’y intéressent depuis longtemps.
Ce choix n’est donc pas lié à une préoccupation environnementale ou sanitaire particulière, mais à la disponibilité des acteurs (exploitant, élus, associations) pour en faciliter la réalisation et s’y impliquer et au fait que ce site est propice à la réalisation des études que l’ASNR envisage d’y mener pour améliorer ses connaissances scientifiques.
Vous avez des questions ?
Vous pouvez envoyer un mail sur la boîte contact dédiée : contact-ers-ecarpiere@asnr.fr