Interaction dynamique sol-structure : influence des non-linéarités de comportement du sol
Ali Gandomzadeh a soutenu sa thèse le 8 février 2011 à Paris
L’interaction dynamique sol-structure a été largement explorée en supposant le comportement linéaire du sol. Néanmoins, pour des séismes d’intensité modérée à forte, la contrainte de cisaillement maximale peut facilement atteindre la limite élastique du sol. Du point de vue de l’interaction sol-structure, les effets non linéaires peuvent modifier la rigidité du sol à la base de la structure ainsi que la quantité d’énergie dissipée dans le sol. En conséquence, ignorer les caractéristiques non linéaires du sol dans l’interaction dynamique sol-structure (IDSS) peut conduire à des prédictions erronées de la réponse de la structure.
Le but de ce travail est d’implémenter dans un code numérique une loi de comportement non linéaire pour le sol afin d’examiner l’effet de la nonlinéarité du sol sur l’interaction dynamique sol-structure. De plus, différents aspects sont pris en compte tels que l’effet de la contrainte de confinement sur le module de cisaillement du sol, les conditions statiques initiales, les conditions d’interface entre le sol et la structure, etc. Durant ce travail, une m´ethode simple de couche absorbante basée sur une formulation de Rayleigh/Caughey pour l’amortissement, qui est généralement disponible dans les logiciels existants d’éléments finis, a également été développée.
Les conditions de stabilité des problèmes de propagation d’onde sont étudiées et on montre que les comportements linéaire et non linéaire sont très différents en ce qui concerne la dispersion numérique. La règle habituelle de 10 points par longueur d’onde, recommandée dans la littérature pour les milieux élastiques, apparaît pas suffisante dans le cas non linéaire.
Le modèle implémenté est d’abord vérifié numériquement en comparant les résultats avec ceux d’autres codes numériques connus. Après cela, une étude paramétrique est menée pour différents types de structures et des profils de sol variés afin de caractériser les effets non linéaires.
Différentes caractéristiques de l’IDSS sont comparées à celles du cas linéaire: modification de l’amplitude et du contenu fréquentiel des ondes se propageant dans le sol, fréquence fondamentale, dissipation de l’énergie dans le sol et réponse du système sol-structure. A travers ces études paramétriques nous montrons qu’en fonction des propriétés du sol, le contenu fréquentiel de la réponse du sol peut changer significativement à cause des nonlinéarités de comportement. Les pics de la fonction de transfert entre le champ libre et le rocher affleurant se décalent vers les basses fréquences et l’amplification se produit dans cette gamme de fréquences. Une réduction de l’amplification pour les hautes fréquences et même une dé-amplification peuvent se produire pour un fort niveau des mouvements d’entrée. Ces changements influencent la réponse de la structure.
Ce travail montre également que la proximité des fréquences fondamentales de la structure et du sol influence fortement l’interaction sol-structure. Enfin, l’effet du poids de la structure et du balancement de la superstructure peut être significatif. Finalement, le bassin de Nice est utilisé comme un exemple de propagation d’onde dans un milieu non linéaire hétérogène et d’interaction dynamique sol-structure. La réponse du bassin dépend fortement de la combinaison de la nonlinéarité du sol, des effets topographiques et du contraste d’impédance entre les couches de sol. Pour les structures et les profils de sol sélectionnés dans ce travail, les simulations numériques réalisées montrent que le décalage de la fréquence fondamentale n’est pas un bon indicateur pour distinguer le comportement linéaire du sol du comportement non linéaire.