Le programme Envirhom
Dernière mise à jour en décembre 2012
Les enjeux de ce programme sont à la fois sanitaires, économiques, industriels et sociétaux en France, pays fortement nucléarisé. La question de l’exposition chronique à de faibles doses de radionucléides peut se poser pour les installations nucléaires actuelles en fonctionnement normal ou suite à un accident, pour la gestion d’anciens sites miniers d’uranium après leur exploitation ou le démantèlement d’installations en fin de vie, et dans la perspective de nouveaux programmes de l’industrie nucléaire tels que l’EPR ou les sites de stockage de déchets, question à laquelle est confrontée la communauté internationale, européenne notamment et qui est renforcée par les conséquences de l’accident de Fukushima. Ce programme s’inscrit ainsi pleinement dans les missions fondamentales de l’IRSN et se justifie par un renforcement toujours constant de sa capacité de recherche et d’expertise en matière de risques radiologiques et nucléaires.
Contexte et objectifs
L’IRSN s’est préoccupé très tôt des effets des faibles doses de rayonnements ionisants, recherches qui ont été formalisées en 2001 avec le programme Envirhom. Aujourd’hui, cette préoccupation s’est renforcée, et l’IRSN a construit une thématique de recherche plus spécifique sur « Les effets des faibles doses de rayonnements ionisants en situation d’exposition chronique ». Elle concerne les populations humaines exposées (public, travailleurs) et la biodiversité animale et végétale. C’est dans ce cadre que le programme Envirhom s’est poursuivi, articulé en deux parties pour rendre compte des préoccupations environnementales et sanitaires : Envirhom-Éco, consacré aux conséquences sur l’environnement, et Envirhom-Santé, s’intéressant aux effets sur l’Homme.
Les principaux objectifs du programme Envirhom sont :
- pour la santé de l'Homme, d’identifier, à partir de modèles expérimentaux, les effets biologiques et les dysfonctionnements éventuels induits par les radionucléides sur les grandes fonctions physiologiques (systèmes nerveux central, immunitaire, reproducteur, etc.) des êtres vivants,
- pour l’environnement, de relier les perturbations observées chez les individus (comportement, croissance, reproduction) avec les effets à l’échelle des populations ou des communautés composant les écosystèmes.
La première phase (de 2001 à 2006) a été consacrée à une étude de faisabilité dont les résultats ont montré que les recherches devaient être poursuivies. La deuxième phase (depuis 2006) a pour objectif d’acquérir les connaissances pour améliorer l’évaluation des conséquences sanitaires en élargissant les systèmes physiologiques observés et les radionucléides étudiés et celle des conséquences écologiques à une exposition chronique aux faibles doses.
Programmation européenne
Sur le plan de la programmation européenne de la recherche sur les faibles doses, l’IRSN est fortement impliqué dans les deux domaines : environnement et santé.
Environnement
L’IRSN, leader du réseau d’excellence en radioécologie (STAR 2011-2015), a coordonné et contribué à la production de la première version de l’agenda stratégique de recherche et à la réflexion au sein de l’Alliance (plateforme européenne en Radioécologie). Au sein de cet agenda de recherche, l’un des trois challenges pour les 15 années à venir est dédié aux recherches sur la « compréhension des effets à différents niveaux d’organisation biologique afin de prédire in fine les conséquences écologiques d’expositions réalistes aux radionucléides, seuls ou en mélange ». L’IRSN le coordonne, de même que les travaux d’un groupe de travail de STAR dédié à cette thématique (WP5 – Ecologically relevant low dose effects).
Santé
L’IRSN est fortement impliqué dans le réseau européen d’excellence DoReMi (janvier 2010-décembre 2015) au sein duquel il est en particulier responsable du WP2, groupe de travail chargé de la structuration de la plateforme européenne MELODI, et du WP7, groupe de travail dédié aux effets non-cancéreux secondaires aux expositions à des faibles doses de radioactivité. Ainsi, l’IRSN a organisé en 2010 et 2011 deux conférences de consensus sur les effets vasculaires et les opacités du cristallin radio-induites. Ces conférences ont permis d’identifier les principales voies de recherche à poursuivre dans l’avenir et ont ainsi enrichi l’agenda stratégique de recherche sur les effets des faibles doses. Enfin, l’IRSN préside actuellement la plateforme européenne MELODI, association comprenant 22 membres en 2012, dont les objectifs visent à une meilleure coordination et mutualisation des moyens dédiés à la recherche sur les effets des faibles doses en Europe.
Dates : depuis 2001
Pilote : IRSN
Laboratoire d'écotoxicologie des radionucléides (LECO)
Laboratoire de biogéochimie, biodisponibilité et transferts des radionucléides (L2BT)
Groupe d'appui à la recherche et aux moyens expérimentaux (Garm)