Laboratoire de recherche en radiochimie, spéciation et imagerie (LRSI)
Le Laboratoire de recherche en radiochimie, spéciation et imagerie (LRSI) est implanté à Fontenay-aux-Roses, en région parisienne.
Dirigé par Céline Bouvier-Capely, il comprend 8 personnes, ingénieurs-chercheurs et techniciens, couvrant diverses spécialités comme la radiochimie, la biochimie, la pharmacie, la toxicologie et mesure physique. Il accueille régulièrement des thésards, post-doc, stagiaires.
Les activités du laboratoire contribuent à mieux comprendre les effets des radionucléides sur l’homme, à améliorer les moyens de traitement après contamination interne et à mieux évaluer les expositions.
Photo : laboratoire LRSI - Plateforme PATERSON © Médiathèque IRSN
Contexte et thématiques de recherche
Un des objectifs de l’Institut est de mener des projets de recherche visant à comprendre les effets biologiques des rayonnements ionisants, notamment en cas de contamination interne, c’est-à-dire lorsque le(s) radionucléide(s) pénètre(ent) dans l’organisme. Ces expositions peuvent être d’origine professionnelle, environnementale, ou encore médicale à visée diagnostique ou thérapeutique, et reçues en situation normale ou accidentelle.
La connaissance et la compréhension des mécanismes de transfert et du devenir des radionucléides dans l'organisme est indispensable pour une bonne estimation des risques sanitaires suite à une contamination interne.
Pour cela, il est primordial d’avoir la connaissance la plus précise possible de la spéciation des radionucléides (c'est-à-dire les différentes formes physico-chimiques sous lesquelles vont se distribuer les radionucléides dans l'organisme), des interactions de ces radionucléides avec les molécules du vivant et de leur localisation dans les tissus, pour mieux comprendre les mécanismes contrôlant leur dépôt dans les organes cibles et leur toxicité.
Photo : Plateforme PATERSON et installation SIMS au laboratoire de recherche en radiochimie spéciation et imagerie, pôle Santé (PSE-SANTE) - Philippe Dureuil © Médiathèque IRSN
Dans ce contexte, le LRSI met en place des programmes de recherche permettant :
- d'améliorer les connaissances sur la spéciation (localisation, quantification, identification) des radionucléides dans les milieux biologiques et leurs effets
- de développer des méthodes permettant de limiter les effets des radionucléides sur l’organisme en cas de contamination interne
- de développer des protocoles d’analyse et de mesure des radionucléides dans les excrétas.
Axes de recherches
Le LRSI a pour principales missions de :
1. Développer des outils et mener des recherches permettant d’acquérir des connaissances sur la spéciation (localisation, quantification, identification) des radionucléides dans les milieux biologiques.
Ces projets de recherche visent notamment à déterminer le plus précisément possible la localisation des radionucléides dans les organes de rétention ou les tissus cibles (depuis l’organe/tissu jusqu’à l’échelle de la cellule). Ces informations de distribution des radionucléides corrélées aux mécanismes biologiques et moléculaires mis en évidence dans les études expérimentales vitro ou vivo permettent d’améliorer la compréhension des effets et d’optimiser les traitements en médecine nucléaire.
Etudes liées :
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- UKCAN : étude des effets potentiellement cancérigènes de l’uranium au niveau rénal à l’aide de modèles murins génétiquement modifiés et corrélation avec la distribution hétérogène de l’uranium dans le tissu rénal
- BIOCUBK : étude pour décrypter le comportement de l’uranium dans le tissu rénal et osseux ainsi que les réponses cellulaires impliquées en cas d’exposition à l’uranium
- ARMOR : étude Adverse Outcome Pathway (AOP) de la toxicité rénale d’un radionucléide à l’aide d’un modèle organoïde rénal
- UKCAN : étude des effets potentiellement cancérigènes de l’uranium au niveau rénal à l’aide de modèles murins génétiquement modifiés et corrélation avec la distribution hétérogène de l’uranium dans le tissu rénal
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Etude de la complexation des ions lanthanides avec les acides hydroxamiques pour des applications en médecine nucléaire.
2. Développer des moyens de prévention/traitement pour limiter les effets des radionucléides sur l’organisme en cas de contamination interne.
La stratégie adoptée par le LRSI repose à la fois sur le développement de complexants spécifiques des radionucléides et leur formulation galénique mais aussi sur la recherche de molécules pharmaceutiques permettant d’empêcher la pénétration des radionucléides au niveau cellulaire.
Photo : Plateforme expérimentale de contamination in vivo PARISII - © Francesco Acerbis/Médiathèque IRSN.
Etudes liées :
Etude de l’efficacité in vitro et in vivo de formes galéniques de molécules de la famille des biphosphonates pour le traitement de la contamination interne par le strontium et le cobalt.
3. Développer des protocoles d’analyse et de mesure des radionucléides dans les excrétas visant à optimiser l’évaluation de la contamination interne aussi bien en cas de crise (accident nucléaire, acte de malveillance) qu’en situation post-accidentelle, d’exposition professionnelle ou médicale.
Le LRSI cherche à améliorer à la fois en termes de sensibilité et de délai de réponse les méthodes d'analyses radiotoxicologiques notamment des actinides dans les milieux biologiques. Pour cela, le laboratoire met en œuvre des techniques de couplage de colonne chromatographique séparatives et la spectrométrie de masse à plasma inductif (ICP-MS). Les résultats de ces recherches permettent d’apporter un soutien technique et scientifique aux laboratoires d’analyse de biologie médicale et à la gestion de crise.
Photo : Colonnes calixarènes du laboratoire de radiochimie (IRSNLRC) - Noak/Le bar Floréal/Médiathèque IRSN
Etudes liées
- Projet actinium : Développer un protocole d’analyse de 225Ac dans l’urine pour le suivi des patients traités par des radiopharmaceutiques à base d’actinium-225
- Projet single cell/ICP-MS : Evaluer la distribution cellulaire des radionucléides en cas de contamination interne et leur impact sur le métallome cellulaire
Equipements et techniques
Pour mener à bien ses travaux, le LRSI s’appuie sur la plateforme PARADIS regroupant une animalerie rongeur et un plateau technique d’analyse biologique (installation PARISII) et un plateau d’analyse chimique et radiologique (installation PATERSON). Cette plateforme PARADIS est ouverte à la communauté scientifique, aux ingénieurs et chercheurs du public et du privé et dispose du label IBiSA.
Partenariats et réseau de recherche
Le LRSI travaille en collaboration avec :
l'international :
- Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST)
- Center for Research and Advanced Studies of the National Polytechnic Institute (CINVESTAV)
Le national :
- Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)
- Inserm
- Institut Gustave Roussy
- Muséum National d’Histoire Naturelle
- Université Paris-Saclay : Institut Galien et IN2P3
- Université de Poitiers
- Université de Côte d’Azur
- Université de Lyon
- Université Paris-Cité
- Réseau de métrologie Commission d'établissement des Méthodes d'Analyse (CETAMA)
- Réseau francophone des utilisateurs de sonde ionique SIMS (RSF)
- Réseau européen European Radiation Dosimetry Group (EURADOS)
- Société Française de la RadioProtection (SFRP)
- Partenariat industriel (Orano, Cevidra)
L'équipe
- Céline Bouvier Capely - Chercheuse en analyse et radiochimie
- Raphaëlle Escoube - Chercheuse en chimie analytique et santé-environnement
- Yann Gueguen, HDR - Chercheur en toxicologie
- Geraldine LANDON - Pharmacien, Chercheur en formulation galénique
- Guillaume PHAN - Pharmacien, Chercheur en pharmacocinétique et biocinétique
- David Suhard - Ingénieur d’application
- Alexandre Legrand - Technicien en métrologie
- Annabelle Manoury - Technicienne analyse et radiochimie
Thèses et publications