Savoir et comprendre

La cuve du réacteur EPR de Flamanville

27/06/2017

Composant contenant le cœur du réacteur nucléaire (où se produit la réaction en chaîne produisant de la chaleur), la cuve participe au confinement de la radioactivité. Son intégrité est essentielle.

La cuve est en acier et revêtue d’une « peau » en acier inoxydable. Elle est munie d’un couvercle qui est enlevé pour les opérations de renouvellement du combustible. En fonctionnement normal, la cuve du réacteur est remplie d’eau maintenue à une pression de 155 bar et à une température de l’ordre de 300 °C.

Schéma de la cuve de l’EPR Schéma de la cuve de l’EPR

La cuve fait partie du circuit primaire qui permet l’évacuation de la chaleur produite par le cœur grâce à une circulation d’eau dans des boucles de refroidissement. Le circuit primaire constitue la deuxième barrière de confinement de la radioactivité, la première étant constituée des gaines des assemblages de combustible et la troisième de l’enceinte de confinement et ses extensions.

La cuve fait partie des équipements dits « en exclusion de rupture ». Cela signifie que sa défaillance et sa rupture ne sont pas postulées dans la démonstration de sûreté.

En conséquence, sa conception, sa fabrication et son suivi en service font l’objet de dispositions de contrôle particulièrement exigeantes afin d’écarter le risque de rupture (règles de conception spécifiques, procédés de fabrication et de contrôle permettant de démontrer l’obtention d’un très haut niveau de qualité de fabrication, contrôles non destructifs renforcés en service…).

La cuve du réacteur de l’EPR Flamanville présente des spécificités par rapport aux cuves des autres réacteurs en fonctionnement en France.

Les principales évolutions apportées à sa conception sont les suivantes :

  • dimensions plus importantes du fait de l’augmentation de nombre d’assemblages de combustible (241 contre 205 sur les réacteurs de 1450 MWe) ;
  • suppression des traversées de fond de cuve afin d’éliminer le risque de fuite ou de brèche associé ; l’ensemble de l’instrumentation pénètre par le couvercle qui comporte de fait un nombre plus important de traversées (107 contre 78 pour les réacteurs de 1450 MWe) ;
  • limitation du nombre de soudures : virole porte-tubulures et bride de cuve (pièces élémentaires composant la cuve) ont été fabriquées en une seule pièce monobloc ;
  • conception facilitant l’inspection en service et permettant le suivi de l’irradiation sur 60 ans, durée de fonctionnement prévue pour l’installation.​