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Parc de scanners et recommandations relatives à la radioprotection en imagerie médicale

27/09/2018

​Dans une saisine conjointe, la Direction Générale de la Santé (DGS) et la Direction de la Sécurité Sociale (DSS) ont demandé à l’IRSN en décembre 2017 d'établir un état des lieux du parc français des scanners ainsi qu'une analyse de l’impact de l'année de construction sur les doses délivrées aux patients. De manière plus générale, il était demandé à I'IRSN de transmettre des recommandations relatives aux bonnes pratiques prenant en compte les nécessités de la radioprotection en matière d'imagerie médicale, en particulier dans le domaine de la pédiatrie.

 

Pour répondre à cette saisine, l’IRSN a exploité deux des bases de données dont la gestion lui a été confiée par la réglementation : SIGIS, le Système d’Information et de Gestion des Sources (en savoir plus : www.irsn.fr/sources), ainsi que l’application de gestion des niveaux de référence diagnostiques (en savoir plus : https://nrd.irsn.fr/). L’IRSN a par ailleurs auditionné les associations de professionnels concernés, sur les thématiques en lien avec cette saisine.

 

Cette étude apporte un éclairage sur les évolutions à envisager en se focalisant sur le champ de compétence de l’IRSN qu’est la radioprotection.

 

L’analyse du parc français des scanners conduit aux observations suivantes :

  • fin décembre 2017, le nombre de scanners est de 1175, et l’âge moyen du parc est de 3,6 ans ; 
  • l’âge des scanners au moment de leur renouvellement est en moyenne de 6,1 ans ;
  • 83% des scanners de plus de 10 ans sont implantés dans les établissements publics ;
  • les indices de dose baissent de l’ordre de 20 à 30 % entre les scanners installés avant 2009 et les scanners installés en 2015.

 

Ainsi, l’IRSN estime que l’âge moyen des scanners au moment de leur renouvellement, entre 5 et 7 ans, est en cohérence avec le cycle des évolutions techniques. Toutefois, une attention particulière doit être portée aux évolutions technologiques ayant un impact positif sur les doses délivrées aux patients afin qu’elles puissent bénéficier à l’ensemble du parc, en veillant à un renouvellement homogène des scanners entre le secteur public et le secteur privé.

 

A cet effet, l’IRSN recommande de renouveler en priorité les scanners de plus de 10 ans et ceux de plus de 7 ans utilisés en pédiatrie ou, à défaut, de mettre en place un dispositif incitatif à la mise à niveau des scanners lorsque les évolutions proposées ont une influence bénéfique sur leurs performances (dose et qualité image).

 

L’audition des professionnels de santé et l’analyse réalisée dans le cadre de ce rapport ont mis en avant une augmentation du nombre d’actes et des pratiques pouvant être induites par le système de remboursement ayant un impact sur la radioprotection des patients. Ce rapport souligne également l’importance des outils contribuant à la pertinence des actes dans le domaine de l’imagerie médicale. L’IRSN estime que la justification des actes d’imagerie doit devenir un enjeu prioritaire des pouvoirs publics. A cette fin, l’IRSN recommande de :

  • disposer d’options alternatives à l’imagerie radiologique. Il conviendrait notamment de rendre plus accessibles les examens non irradiants tels que l’échographie et l’IRM tout en restant attentif aux éventuels effets indésirables de ces techniques ;
  • de renforcer la sensibilisation des différents acteurs au principe de justification des examens radiologiques ;
  • de favoriser l’application du principe de justification en faisant évoluer le système de remboursement uniquement basé sur la tarification à l’acte ou à l’activité.

L’IRSN préconise d’utiliser la réglementation relative à l’assurance qualité en imagerie médicale et aux audits cliniques, qui est en cours d’élaboration, comme un moyen d’objectiver la pertinence.

 

Sur les aspects organisationnels, l’IRSN recommande de :

  • prendre en compte dans le système de financement les actes de physique médicale et favoriser l’investissement des établissements dans des outils d’archivage et de gestion des doses délivrées ;
  • inciter à la mise en place, dans les services d’imagerie, d’équipes pluridisciplinaires dédiées à la radioprotection ;
  • encadrer la télé-radiologie et les sites internet de prise de rendez-vous pour s’assurer de l’intégration du processus de validation de la justification dans ces pratiques.

 

Par ailleurs, la généralisation et le déploiement sur tout le territoire français du dossier médical partagé et des systèmes de partage d’information tels que les réseaux régionaux de PACS permettront de réduire la redondance des examens. L’IRSN préconise de veiller à leur cohérence au niveau national.

 

Compte tenu des spécificités de l’imagerie pédiatrique, l’IRSN recommande notamment de valoriser les bonnes pratiques de radioprotection généralement mises en œuvre en pédiatrie.

 

Télécharger le rapport IRSN/PSE-SANTE/SER/2018-00002 : Parc de scanners et recommandations relatives à la radioprotection en imagerie médicale (PDF, 1,75 Mo)

Egalement disponible en anglais.