Constat radiologique Nord - Normandie : rapport méthodologique relatif aux compartiments aquatiques continental et marin
Le constat radiologique Nord–Normandie a pour objectif d’établir un état du niveau actuel de concentration des radionucléides dans les milieux aquatiques terrestre et marin. Il rend compte de la rémanence des retombées anciennes et des impacts des rejets actuels ou historiques des installations nucléaires présentes sur ce territoire.
Ce bilan doit ainsi permettre de disposer d’un état de référence récent, utile en cas d’incident ou d’accident radiologique impliquant des rejets liquides ou atmosphériques dans l’environnement. In fine, les résultats obtenus contribuent également à l’évaluation des expositions radiologiques.
Étendu géographique de l’étude
Le volet aquatique prend en compte d’une part l’aval du bassin de la Seine à partir du Vésinet (en aval de Paris) ainsi que les cours d’eau côtiers normands, et d’autre part le bassin hydrographique Artois-Picardie.
En mer, il intègre le chenal de la Manche et la partie sud de la mer du Nord. Ce volet s’étend géographiquement des côtes bretonnes (Roscoff) jusqu’à la délimitation de la côte d’Opale avec la frontière belge.
Principales installations nucléaires ou sites mettant en œuvre des radionucléides
Les installations industrielles nucléaires et les principaux sites industriels mettant en œuvre des radionucléides naturels et artificiels sont essentiellement répartis sur le littoral de la Manche et de la Mer du Nord.
Dans le détail, quatre centrales nucléaires en activité sont localisés le long des côtes françaises de la Manche. A ces installations s’ajoutent à La Hague, l’usine Areva de traitement de combustibles usés ainsi qu’un centre de stockage de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, également pour les déchets radioactifs de faible et moyenne activité.
Au vu des principales analyses récurrentes du milieu marin effectuées par l’IRSN et les différents exploitants autour de ces sites nucléaires, les traces imputables à l’activité industrielle de l’usine Areva de La Hague masquent les rejets des autres installations et sont, pour certains radionucléides, perceptibles jusqu’à la centrale nucléaire de Gravelines en mer du Nord.
D’autres installations (industries, laboratoires de recherche, centres hospitaliers) sont également susceptibles de marquer les milieux aquatiques soit directement par leurs rejets liquides (autorisés par la réglementation et contrôlés), soit par infiltration. Les centres de médecine nucléaire sont majoritairement situés au cœur des grandes agglomérations.
Méthodologie et objectifs des campagnes d’échantillonnage
Les campagnes d’échantillonnage dans les milieux aquatiques continentaux viseront essentiellement à établir un référentiel des niveaux de radioactivité sur des rivières rarement voire jamais étudiées auparavant.
Elles chercheront également à quantifier l’activité des radionucléides artificiels issus des centres de médecine nucléaire par des prélèvements réalisés en aval des stations de traitement et d’épuration.
Les campagnes de prélèvement en milieu aquatique marin auront pour objectif principal de mettre à jour et compléter les connaissances relatives aux radionucléides rejetés par les centrales nucléaires, les usines de traitement de combustibles usés (La Hague et Sellafield au Royaume-Uni), ainsi que les autres sites industriels situés en zone côtière ou en aval des bassins hydrographiques.