FAQ Radiologie interventionnelle

Questions :

  • Un cathétérisme cardiaque peut-il être réalisé durant la grossesse ? Lire la réponse
  • Des brûlures de la peau chez les patients sont-elles fréquentes suite à un acte thérapeutique en radiologie interventionnelle ? Lire la réponse
  • Quels problèmes peuvent survenir dans le diagnostic de complications associées à un acte thérapeutique en radiologie interventionnelle ? Lire la réponse
  • Les complications radiologiques lors d’un acte thérapeutique en radiologie interventionnelle peuvent-elles être évitées ? Lire la réponse
  • Quels sont les paramètres influant sur la dose au patient lors d’un acte thérapeutique en radiologie interventionnelle ? Lire la réponse
  • L'exposition aux rayonnements ionisants des praticiens interventionnels est-elle supérieure à celle des radiologues non-interventionnels ? Lire la réponse
  • Existe-t-il un risque de cataracte après plusieurs années de travail en radiologie interventionnelle ? Lire la réponse
  • Un médecin peut-il travailler toute sa carrière en radiologie interventionnelle et n'avoir aucun effet indésirable lié aux rayonnements ionisants ? Lire la réponse

 

 

Un cathétérisme cardiaque peut-il être réalisé durant la grossesse ?

Oui. Il existe de nombreuses situations où le bénéfice apporté par l'examen est largement supérieur aux dommages potentiels mineurs pouvant être provoqués par l'exposition aux rayonnements ionisants. Toutefois, comme toute procédure médicale, la justification clinique doit être évaluée en tenant compte du moment où l'intervention doit être réalisée, ainsi que l'estimation prévisionnelle de la dose au fœtus. Dès lors que l'intervention est justifiée, une attention particulière doit être portée à l'optimisation du déroulement de la procédure afin de réduire l'exposition du fœtus, sans détriment pour l'objectif clinique attendu.

 

Pour ce type de procédure, l'exposition du fœtus est essentiellement due au rayonnement diffusé à l'intérieur de la mère. Les principales méthodes utilisées pour réduire la dose au fœtus consistent à : diminuer la taille du champ irradié au strict nécessaire, choisir l'incidence du faisceau primaire de telle sorte qu'il soit le plus éloigné du fœtus, choisir des paramètres d'exposition appropriés, et s'assurer que la durée d'exposition est aussi faible que possible.

 

Pour les procédures correctement réalisées, les doses estimées sont habituellement faibles et bien en deçà des niveaux de dose susceptibles d'entraîner des effets, toutefois un calcul de dose par un physicien médical expérimenté est souhaitable. Enfin, l'utilisation d'un tablier plombé pour arrêter le faisceau primaire en regard du fœtus n'a pas d'effet significatif, mais peut rassurer la patiente et le personnel. Dans ce cas l'utilisation du tablier est recommandée sous réserve qu'il ne remette pas en cause la qualité de l'intervention.

 

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Des brûlures de la peau chez les patients sont-elles fréquentes suite à un acte thérapeutique en radiologie interventionnelle ?

Non, les radiodermites sont très rares et l'estimation la plus pessimiste est de 1/10000 interventions. Ce chiffre peut varier très largement car de nombreux effets secondaires ne sont pas répertoriés. Ces effets peuvent aller de l'érythème modéré à l'ulcération profonde de la peau.

 

De nombreux radiologues interventionnels n'ont pas connaissance de l'apparition ou de la possibilité d'apparition de ces effets. Une telle ignorance a conduit, fréquemment, à un suivi insuffisant ou mal orienté pour certains patients. Les effets secondaires apparaissent des semaines voire des mois après l'intervention et peuvent être difficiles à diagnostiquer. La plupart de ces effets peuvent être évités par la mise en place de procédures optimisées.

 

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Quels problèmes peuvent survenir dans le diagnostic de complications associées à un acte thérapeutique en radiologie interventionnelle ?

L'expérience a montré que les patients vont habituellement consulter un médecin ou un dermatologue quand les symptômes apparaissent. Le délai d'apparition des symptômes, le manque d'habitude du radiologue interventionnel de demander à être informé sur d'éventuelles rougeurs de la peau au niveau zones exposées au faisceau de rayons X (typiquement dans le dos du patient), entraînent des erreurs de diagnostic.

 

Ces complications ont souvent été interprétées comme des piqures d'insecte, des brulures électrique ou chimique ou des dermites de contact. Typiquement dans les complications radiologiques, les méthodes de traitement habituelles par des crèmes ne soulagent pas le patient.

 

Plus d'information : consultez notre Guide d'aide au diagnostique d'irradiation globale ou localisée.

 

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Les complications radiologiques lors d’un acte thérapeutique en radiologie interventionnelle peuvent-elles être évitées ?

Pour la plupart des cas, la réponse est oui. L'expérience d'un centre où le personnel a été formé à la radioprotection et les équipements suivis et soumis à un contrôle de qualité, a mis en évidence l'absence de lésions de la peau chez des patients ayant subi 5 à 7 angioplasties coronaires et 5 à 14 angiographies complémentaires (VANO, E., et al., Skin radiation injuries in patients following repeated coronary angioplasty procedures, Br. J. Radiol. 74 887(2001) 1023-1031).

 

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Quels sont les paramètres influant sur la dose au patient lors d’un acte thérapeutique en radiologie interventionnelle ?

Différents paramètres interviennent, ceux liés au patient, à l'équipement et au protocole :

  • Les paramètres liés au patient : le volume de tissu ou l'épaisseur du patient dans le faisceau, la complexité de la lésion et l'anatomie de l'organe cible, la radiosensibilité de certains patients (ataxie télangiectasie) ; pathologies tissulaires associés et diabète.
  • Les paramètres liés à l'équipement : les réglages réalisés par le constructeur en mode scopie et graphie (ciné), le contrôle de qualité, l'existence d'une boucle ciné, un gel de la dernière image, des cadences d'images par série pré-sélectionnables et une collimation virtuelle.
  • Les principaux paramètres liés à la procédure : cadence d'images par série, collimation, acquisitions en mode graphie ou scopie, le temps de scopie, la filtration, le zoom, la distance patient-détecteur (amplificateur de brillance ou capteur-plan), la distance patient-tube à rayons X et les incidences.

 

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L'exposition aux rayonnements ionisants des praticiens interventionnels est-elle supérieure à celle des radiologues non-interventionnels ?

L'exposition aux rayonnements ionisants des praticiens interventionnels est élevé pour deux raisons :

  • la localisation (distance) : ils travaillent près du tube à rayons X et ne peuvent jamais être très éloignés du patient.
  • le temps : le temps de présence du faisceau dans un service interventionnel est typiquement de plusieurs heures par jour (60 à 200 minutes), contrairement à la radiologie conventionnelle où on observe des temps de 2 à 4 minutes par jour pour 100 à 200 clichés.

 

Néanmoins, elle peut être réduite par des protections (écrans) : en effet, 90 à 97% du rayonnement peut être atténué par un tablier plombé, selon sa composition. Une protection encore meilleure est assurée par des moyens fixes (murs, paravents) pour les personnes travaillant à la console en dehors de la salle d'examen.

 

Des paramètres supplémentaires sont à considérer :

  • La voie d’abord (radiale, fémorale).
  • L'intensité du faisceau : en scopie, l'intensité est plusieurs dizaines de fois inférieure aux modes graphie ou ciné.
  • Les paramètres d'exposition : souvent contrôlés automatiquement par l'appareil, et élevés pour les patients corpulents.
  • Les praticiens interventionnels peuvent travailler quelques jours par semaine en salle d'examen (contre 5 à 6 jours par semaine pour les personnes travaillant à la console).

 

En pratique, les praticiens interventionnels peuvent être beaucoup plus exposés que le personnel travaillant à la console située derrière un pupitre ou à l'extérieur de la salle d’examen.

 

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Existe-t-il un risque de cataracte après plusieurs années de travail en radiologie interventionnelle ?

Une utilisation appropriée des équipements et techniques de protection (écrans et verres plombés) peuvent prévenir le risque de cataracte après plusieurs années d'activité professionnelle en radiologie interventionnelle.

 

Un rapport a été publié sur l'apparition de cataracte radique chez un radiologue interventionnel et deux infirmières (VANO, E., et al., Lens injuries induced by occupational exposure in non-optimised interventional radiology laboratories, Br. J. Radiol. 71 847 (1998) 728-33), des présentations récentes lors de congrès ont mentionné l'existence de micro-lésions précoces chez certains radiologues interventionnels (HASKAL,Z .J., Interventional radiology carries occupational risks for cataracts, RSNA News, June 2004, p 5).

 

La radiologie interventionnelle est en augmentation constante et quelques opérateurs réalisent un grand nombre d'interventions (1000 par an, voire plus). Des mesures et calculs mettent en évidence qu'en l'absence d'application des procédures de radioprotection et d'utilisation des équipements de protection, le seuil d'apparition d'une cataracte est franchi avec possibilité de lésions radio-induites du cristallin. Dans le même temps il est évident qu'une mise en œuvre correcte de la radioprotection évite l'apparition de lésions du cristallin même si la charge de travail est élevée.

 

Le 21 avril 2011, la Commission internationale de protection radiologique (CIPR) a publié une déclaration en faveur d’une réduction de la limite de dose équivalente au cristallin pour les travailleurs dans les situations d’expositions planifiées. Elle recommande désormais une limite de dose de 20 mSv par an, en moyenne sur des périodes définies de 5 ans, sans dépasser 50 mSv au cours d’une même année.

 

Tous domaines d’activité confondus, l’IRSN a établi des recommandations sur les bonnes pratiques en matière de radioprotection des travailleurs dans la perspective de l’abaissement de la limite réglementaire de dose équivalente pour le cristallin (Télécharger le rapport IRSN PRP-HOM/2013-00010).

 

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Un médecin peut-il travailler toute sa carrière en radiologie interventionnelle et n'avoir aucun effet indésirable lié aux rayonnements ionisants ?

Oui. Sous certaines conditions d'optimisation, quand les équipements sont régulièrement contrôlés et sont utilisés correctement, quand les équipements de protection individuelle (tablier plombé de 0,25 à 0,35 mm équivalent plomb et des pagnes, des lunettes de protection ou des protections adaptées à la tête au visage et aux jambes), quand des techniques correctes sont mises en œuvre, la probabilité d'apparition d'effets radio-induits connus, durant toute la vie professionnelle est négligeable.

 

Si la protection du patient est parfois difficile à réaliser, il n'en est pas de même avec les travailleurs pour lesquels elle peut être mise en place convenablement, par exemple en évitant de mettre les mains dans le faisceau direct.

 

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