Bassin versant de la Dordogne: un constat pilote a mesuré l’impact environnemental des anciennes mines d’uranium
Actualité mise à jour en mars 2017
L’IRSN publie le constat radiologique minier du bassin versant de la Dordogne. Ce rapport pilote est le premier état des lieux radiologique réalisé sur un territoire concerné par les anciennes mines d’uranium. Entre 1948 et 2001, l’exploitation minière de l’uranium en France a concerné 250 sites répartis sur 27 départements. A lui seul, le bassin versant de la Dordogne concentre 23 sites.
Répartition géographique de la production d’uranium en France
Pour son constat pilote, l’IRSN a privilégié la surveillance des réseaux hydrographiques du bassin versant de la Dordogne et des usages associés – irrigation, abreuvement ou encore pêche. En effet, les écoulements d’eau constituent la voie de transfert majeure des radionucléides et sont par conséquent un bon indicateur pour mesurer l’incidence des anciens sites miniers sur un champ éloigné.
Pour ce faire, un plan d’échantillonnage a été défini afin de cartographier la distribution des concentrations en uranium et radium 226. Il a abouti à 93 prélèvements d’eau, de sédiments, de végétaux aquatiques ainsi que des denrées alimentaires.
En se focalisant sur les principales voies de transfert des radionucléides, le constat minier assure enfin la complémentarité avec les actions déjà mises en œuvre sur les anciens sites miniers et dans leur environnement proche par Areva Mines, les pouvoirs publics et les associations.
Pas d’impact perceptible sur l’environnement
Les différentes analyses effectuées par l’IRSN montrent qu’il n’y a pas d’impact perceptible des anciens sites miniers sur l’environnement à l’échelle du bassin versant. Dans le détail, les résultats sont les suivants :
- Eau. La concentration de l’uranium dans les échantillons d’eau prélevés avoisine les niveaux mesurés dans l’environnement naturel. L’activité du radium 226 mesurée dans l’eau du bassin versant est similaire à celle observée ordinairement dans l’environnement.
Concentration de l’uranium dans l’eau par secteur
- Sédiments. L’activité de l’uranium 238 dans les sédiments aquatiques prélevés dans le bassin versant varie de quelques dizaines à quelques centaines de becquerels par kilo (Bq/kg) sec. Ces activités sont cohérentes avec celles rencontrées dans des environnements de type sédimentaire ou granitique. Les activités du radium 226 varient dans des proportions comparables au sein de chacun des secteurs échantillonnés.
Activité de l’uranium 238 dans les sédiments
- Denrées. Les niveaux d’activités mesurées dans les denrées et les bio-indicateurs dans le cadre de cette étude sont proches des valeurs couramment observées dans l’environnement.
Activité des principaux radionucléides mesurés dans les denrées
Le rôle des acteurs locaux
Au travers de ce constat, l’IRSN a souhaité mettre en application sa politique d’ouverture à la société. L’implication des acteurs locaux a ainsi permis de compléter le plan d’échantillonnage en prenant en compte leur connaissance du territoire et leurs demandes liées à des préoccupations spécifiques.
Cette démarche s’est également traduite par la mise en place d’un groupe de suivi pluraliste. Enfin, des réunions dédiées à la restitution des résultats ont conduit à retenir un format plus lisible pour le rapport, améliorant ainsi l’utilité des résultats.
Pour en savoir plus :
- Lire le dossier Les sites miniers d'uranium
- Lire le dossier Constats radiologiques régionaux de l'environnement
- Lire la page Constat radiologique minier