Évaluation et optimisation des doses délivrées aux patients en imagerie médicale pour les années 2013 à 2015
L’IRSN publie son cinquième bilan portant sur l’analyse des données dosimétriques transmises par les professionnels de l’imagerie médicale en application de la réglementation relative aux niveaux de référence diagnostiques (NRD).
Ce rapport préconise une actualisation de la réglementation afin de tenir compte de l’évolution des pratiques et du retour d’expérience d’un dispositif arrivé à maturité et confirme la nécessité de renforcer l’adhésion des professionnels à cette démarche, particulièrement en radiologie conventionnelle.
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Les principaux résultats
L’analyse des données dosimétriques transmises à l’IRSN montre une diminution des doses délivrées aux patients pour l’ensemble des examens de radiologie, de scanographie et de médecine nucléaire depuis le précédent bilan (années 2011-2012). Pour ces trois domaines, la diminution moyenne observée est respectivement de 10 %, 15% et 3 %.
En imagerie pédiatrique, où l’application du principe d’optimisation des doses est primordiale, le nombre de données transmises à l’IRSN est trop faible pour en faire l’analyse et établir des NRD représentatifs des pratiques nationales. Avec l’appui des sociétés professionnelles et les résultats d’études spécifiques, des NRD pédiatriques devraient être établis au niveau national sur la base des pratiques des principaux services de radiopédiatrie afin de fournir aux professionnels non spécialisés en pédiatrie des NRD sur lesquels s’appuyer.
Plus de 10 ans après la mise en place de la réglementation sur les NRD, le taux d’établissements transmettant des données dosimétriques à l’IRSN est stabilisé et satisfaisant en scanographie (80 %) et en médecine nucléaire (90 %), alors qu’il reste faible en radiologie conventionnelle (30 %).
Une actualisation réglementaire nécessaire
La diminution des doses observée dans ce bilan, qui s’ajoute à celles des périodes précédentes, conduit l’IRSN à recommander une révision à la baisse des valeurs de NRD chez l’adulte, pour la totalité des examens de radiologie et de scanographie, et pour près de 90 % des examens de médecine nucléaire. En moyenne, les valeurs des NRD devraient être abaissées de plus de 40 % en radiologie conventionnelle, d’environ 35 % en scanographie et de près de 10 % en médecine nucléaire.
En complément, l’IRSN recommande de :
- mettre à jour la liste d’examens pour lesquels les NRD sont définis, afin de l’accorder aux pratiques actuelles ;
- définir un indicateur d’optimisation complémentaire du NRD en scanopgraphie et radiologie afin d’offrir aux professionnels des objectifs d’optimisation plus ambitieux ;
- étendre le domaine couvert par les NRD à la radiologie interventionnelle, en rendant le recueil et l’analyse de données obligatoires et en fixant, lorsque c’est possible, des valeurs de référence nationales ;
- faire évoluer le dispositif de recueil de données en imagerie pédiatrique afin de permettre aux professionnels d’analyser leur pratique sur le plan dosimétrique.
Des propositions pour améliorer le dispositif relatif aux NRD
Afin de favoriser l’optimisation des doses délivrées aux patients, l’IRSN propose de :
- proportionner l’obligation de mise en œuvre de la réglementation au nombre d’installations dans les établissements, afin que l’ensemble des installations fasse l’objet d’évaluations dosimétriques périodiques ;
- assouplir le dispositif de révision de la réglementation relative aux NRD afin de le rendre plus réactif à l’évolution des pratiques et des technologies.
Par ailleurs, l’IRSN estime que les travaux réglementaires en cours visant à intégrer le dispositif NRD dans une démarche globale d’assurance qualité en imagerie permettront d’améliorer l’implication des professionnels dans l’optimisation de l’exposition des patients, en particulier en radiologie conventionnelle.
Enfin, compte tenu des taux de transmission de données encore faibles et de la persistance de l’hétérogénéité des doses délivrées pour un même examen d’un établissement à un autre, l’IRSN souligne le besoin de poursuivre et de renforcer la sensibilisation et la formation des professionnels aux bonnes pratiques en matière d’optimisation de l’exposition des patients.
Les niveaux de référence diagnostiques (NRD) : un outil d’optimisation des doses délivrées aux patients pour les professionnels de l’imagerie
Les examens diagnostiques utilisant des rayonnements ionisants – radiologie, scanographie et médecine nucléaire – conduisent à une exposition des patients variable selon la procédure mise en œuvre, la technologie de l’installation et la morphologie du patient. En application du principe d’optimisation, cette exposition doit être maintenue aussi basse que raisonnablement possible, sans remettre en cause la qualité diagnostique de l’examen.
Afin d’aider les professionnels de l’imagerie à optimiser les doses qu’ils délivrent à leurs patients, des niveaux de référence nationaux (NRD) sont définis dans la réglementation pour les actes d’imagerie médicale diagnostiques courants. Les professionnels sont tenus d’évaluer chaque année leurs pratiques, du point de vue dosimétrique, en les comparant à ces références. En cas de dépassement régulier injustifié des NRD des actions correctrices doivent être mises en œuvre.
Le résultat de ces évaluations dosimétriques doit être transmis à l’IRSN, qui publie tous les deux ans un bilan national et des recommandations visant à améliorer le processus, et in fine l’optimisation des doses délivrées aux patients. Les recommandations formulées dans les bilans antérieurs ont conduit à une évolution de la réglementation, avec la publication de l’arrêté du 24 octobre 2011.