L’IRSN publie son rapport sur la sûreté des installations nucléaires de base françaises (hors centrales nucléaires) en 2013 - 2014
L’IRSN publie son analyse des événements significatifs relatifs aux 82 installations nucléaires de base civiles, hors centrales nucléaires, survenus en 2013 et 2014. Réalisé tous les deux ans depuis 2009, ce rapport concerne les 73 installations de type « laboratoires, usines, installations de traitement, d’entreposage ou de stockage de déchets et installations en démantèlement » et les 9 réacteurs de recherche, exploités par près d’une vingtaine d’exploitants en France.
En 2013 et en 2014, 210 et 227 événements significatifs ont respectivement été déclarés à l’Autorité de sûreté nucléaire. Ce nombre reste similaire à celui des années précédentes et tend à se « stabiliser ».
Aucun de ces événements n’a eu de conséquence significative pour les travailleurs ou pour l’environnement ni n’a conduit à des défaillances importantes des dispositions de maîtrise des risques dans les installations. En 2013 et en 2014, il n’y a pas eu d’événement classé au niveau 2 ou plus sur l’échelle internationale INES.
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Nombre d’événements significatifs : quel sens donner à cet indicateur ?
Les évolutions du nombre de ces événements ne sont pas directement liées à une évolution du « niveau de sûreté ou de radioprotection » des installations : les événements reflètent des dysfonctionnements qu’il s’agit d’analyser et de comprendre, dans le cadre de l’exploitation du retour d’expérience, pour trouver des pistes d’amélioration de la sûreté et de la radioprotection.
Des améliorations et points de vigilance à retenir
Parmi les améliorations constatées en 2013 et 2014, deux sujets retiennent l’attention de l’IRSN :
- les efforts déployés par les exploitants pour fiabiliser les dispositions humaines et organisationnelles associées aux opérations de manutention, en particulier à l’usine de retraitement du combustible usé de La Hague (Manche) et dans les installations d’entreposage de déchets radioactifs exploitées par le CEA ;
- le programme d’actions important engagé par l’exploitant de l’usine FBCF de Romans-sur-Isère (Drôme) pour renforcer la rigueur d’exploitation, en particulier vis-à-vis de la maîtrise des risques de criticité (prévention de réactions en chaîne incontrôlées).
Trois thèmes devraient en revanche, faire l’objet d’une vigilance particulière de la part des exploitants :
- assurer la pleine maîtrise du référentiel de sûreté des installations. L’analyse transverse des événements montre un grand nombre de cas pour lesquels les éléments de ce référentiel sont mal connus dans les installations, pas appliqués, erronés ou pas applicables en situation ;
- préparer de manière suffisamment approfondie les opérations d’assainissement et de démantèlement des installations. Ces interventions, lorsqu’elles sont réalisées au plus près des matières radioactives, sont susceptibles d’augmenter sensiblement les risques d’exposition des travailleurs aux rayonnements ionisants ;
- veiller plus strictement au respect par le personnel des conditions d’accès dans les zones contrôlées ainsi qu’au respect du zonage radiologique mis en place.
Réexamens de sûreté : tenir compte des spécificités de chaque installation
Dans son rapport, l’IRSN présente les principaux enseignements tirés de son expertise, en 2013 et en 2014, du premier réexamen de sûreté de quatre installations nucléaires de base.
L’un de ces enseignements concerne l’importance de la démarche et des méthodes retenues, par les exploitants, pour l’examen de conformité (étape du réexamen de sûreté qui consiste à comparer l’état réel de l’installation au référentiel de sûreté et à la réglementation applicables) et la vérification de la maîtrise du vieillissement.