L’Observatoire des sédiments du Rhône fête ses 12 ans : l’IRSN reconduit à sa codirection
L'Observatoire des Sédiments du Rhône (OSR) a fêté ses 12 années le 22 novembre 2022 lors d'une journée thématique présentant la synthèse de ses travaux. L'IRSN participe à ce programme en apportant ses compétences sur les transferts de sédiments et de contaminants et en participant à sa coordination.
L'OSR est un programme de recherche créé en 2009 dans le cadre du Plan Rhône[1]. Il a pour mission de produire, d'analyser et de gérer des données visant à caractériser les stocks et les flux sédimentaires, ainsi que les pollutions associées à ces sédiments. Il produit des connaissances et des méthodes utiles aux acteurs du fleuve. Inscrit dans la durée, l'OSR met actuellement en œuvre son 6ème Programme d'actions (2021-2023). Il déploie ses activités sur l'ensemble du corridor fluvial, depuis le Lac Léman jusqu'à la mer Méditerranée, ainsi que sur une partie des affluents du Rhône. Programme de recherche pluri partenarial, l'OSR est co-construit par les scientifiques (CNRS, INRAE, ENTPE, IRSN, IFREMER, AMU) et les partenaires financiers qui sont des acteurs du fleuve (Services de l'Etat, Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée, CNR, EDF et les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Occitanie). Il est pour partie subventionné sur des fonds européens du FEDER.
A l'occasion de ses 12 ans, l'OSR a valorisé toutes les connaissances scientifiques et techniques acquises sur le fonctionnement hydro-sédimentaire du Rhône lors d'une journée technique organisée à Lyon. Il s'agissait d'un moment privilégié de restitution et de partage entre les acteurs de la gestion du Rhône et des grandes rivières.
Au cours de ces 12 années, l'IRSN a été fortement impliqué avec un budget moyen de 35k€/an, produisant 20 publications scientifiques sur de nombreuses thématiques parmi lesquelles :
- les méthodes de prélèvement et de suivi des matières en suspension (MES) pour différentes hydrologies (étiage, crue, chasses de barrage) ;
- la variation spatio-temporelle des concentrations et des flux, ainsi que de l'origine, des radionucléides naturels et anthropiques dans les MES ;
- l'amélioration des connaissances sur le comportement du carbone-14 et du tritium technogénique[2] ;
- l'impact de la taille et de la nature physico-chimique des particules sur les concentrations des radionucléides ;
- l'amélioration de la modélisation hydro-sédimentaire ;
- l'évaluation de l'exposition de l'écosystème aux polluants stables et radioactifs.
Ces travaux ont bénéficié de la station observatoire du Rhône en Arles (SORA), gérée par l'IRSN depuis bientôt 20 ans et qui permet à de nombreux acteurs de réaliser les prélèvements pour évaluer les concentrations et flux de polluants qui rejoignent la méditerranée par le Rhône.
Ces 12 ans sont également marqués par le renouvellement de la direction de l'OSR qui est assurée aujourd'hui par l'IRSN, reconduit dans ses fonctions et l'INRAE prenant le relais du CNRS. La feuille de route de cette nouvelle direction propose de (1) poursuivre les travaux de terrain et de modélisation en mettant l'accent sur la prise en compte des impacts du dérèglement climatique, (2) considérer les nouveaux questionnements des gestionnaires et opérationnels et (3) poursuivre la valorisation nationale et internationale de l'observatoire.
Collection HAL de l'ensemble des publications OSR
[1] Le Plan Rhône est un aménagement qui vise à garantir le développement économique du bassin rhodanien et à promouvoir les opérations permettant de prévenir les inondations du fleuve
[2] Tritium utilisé par l'industrie horlogère dans le Haut-Rhône (France et Suisse) pour faire des peintures luminescentes sur les cadrans des montres entre les années 1960 et 2000.