Nouveau mandat de 4 ans pour le C3R, laboratoire commun de recherche sur les accidents de fusion de cœur
Le laboratoire "Combustion, cinétique chimique et réactivité", dit C3R, a vu son mandat prolongé pour une nouvelle période de quatre ans à l’issue de la réunion de son comité de pilotage le 24 janvier dernier. Ce laboratoire de recherche, créé en septembre 2009, met en commun des moyens matériels, humains et financiers du Laboratoire d’études du corium et du transfert des radioéléments (LETR) et du Laboratoire d’expérimentation, environnement et chimie (L2EC), deux laboratoires de l’IRSN, et du Laboratoire de physico-chimie des processus de combustion et de l’atmosphère (PC2A/UMR 8522), unité mixte du CNRS et de l’Université de Lille 1.
Du bilan des quatre premières années du C3R il ressort des avancées significatives sur la physico-chimie de l’iode au cours de son transfert dans le circuit primaire d’un réacteur nucléaire lors d’un accident de fusion de cœur. Ces avancées sont à porter au crédit d’une approche mixte combinant chimie expérimentale et, élément nouveau dans ce domaine, chimie théorique. Ce bilan remarquable a notamment été relevé par l’AERES qui à l’issue de sa visite au PC2A les 14 et 15 novembre 2013 a émis un rapport d’appréciation avec une mention très positive pour le C3R.
Les recherches des quatre prochaines années poursuivront un programme de travail visant à mieux comprendre le risque de rejet radioactif dans l’environnement et à en limiter les conséquences. Elles concerneront en particulier la physicochimie du ruthénium dans le circuit primaire, la physicochimie de l’iode gazeux dans l’enceinte de confinement, et de nouveaux axes de travail : la chimie de l’iode gazeux dans l’environnement et les interactions physicochimique entre espèces sous forme gazeuse et sous forme d’aérosols.
Au-delà du bilan scientifique, d’autres retombées positives sont à porter au crédit du C3R, passerelle entre la recherche académique et la recherche finalisée de l'IRSN. Il a permis à l’IRSN d’être associé à un ensemble de projets du PC2A, dont notamment le Laboratoire d'excellence (Labex) Cappa et de manière symétrique le PC2A a été associé au projet RSNR Mire (Mitigation des Rejets à l’Environnement en cas d’accident nucléaire) piloté par l'IRSN. L'IRSN a développé des collaborations fructueuses avec d'autres laboratoires de l’université de Lille 1 (LASIR, PhLAM et UCCS) qui seront vraisemblablement pérennisées grâce à une convention entre l'institut et l'université de Lille 1. Enfin, l'IRSN a acquis, au contact du PC2A, la maitrise d’outils de chimie théorique qu’il utilise maintenant, au-delà du champ de cette collaboration, dans d’autres domaines d’intérêt pour la sûreté des installations nucléaires.