Portrait de femmes en science : Claire, chargée d'évaluation en hydrogéologie, risques inondations et géotechnique à l’IRSN
Dans le cadre d'un projet intitulé "Femmes En Sciences", l'Association Fédérative Nationale des Étudiant.e.s Universitaire Scientifique (AFNEUS) organise son premier congrès "Femmes En Sciences" qui se tiendra les 18, 19 et 20 février à la Cité des Sciences à Paris. Au programme, conférences, rencontres...
Cet évènement vise à mettre en avant les femmes dans les carrières et les cursus scientifiques, déconstruire les préjugés et les stéréotypes de genre mais aussi à mettre en avant la diversité des métiers et des carrières scientifiques.
L'IRSN, partenaire du projet, sera présent à cet événement avec un stand pour partager les expériences de ses collaboratrices. A cette occasion, nous vous proposons une série de portraits.
Claire est chargée d'évaluation en hydrogéologie, risques inondations et géotechnique à l'IRSN depuis 2016. Son parcours riche dans un domaine scientifique qui intéresse de plus en plus de femmes illustre un changement de paradigme dans certains champs des sciences. Claire nous parle de cette époque de transition où il faut néanmoins rester attentif aux problématiques de représentation.
J'ai fait une classe préparatoire aux grandes écoles avant de rejoindre l'Ecole Nationale de Géologie à Nancy. Je suis sortie avec un diplôme d'ingénieur et un Master en sciences et techniques de l'environnement. Pour mon premier emploi, j'ai passé 4 ans chez Antea Group, une société d'ingénierie et de conseil en environnement. C'est en 2016 que je suis arrivée à l'IRSN. Dans le cadre de l'expertise des dossiers de sûreté des installations nucléaires, j'évalue les aléas à l'origine des risques d'inondation ou d'étiage sévère, de l'aléa géotechnique et des aléas météorologiques ainsi que l'impact des installations sur les nappes d'eau souterraines.
Dans le cadre d'un projet d'ingénierie sur les risques inondations et vulnérabilité de la nappe phréatique, sur le territoire de l'euro-métropole de Strasbourg, nous avons reçu un prix d'équipe. Je me rappelle également que lorsque j'ai quitté mon ancienne entreprise, j'ai reçu beaucoup de retours positifs de mes collègues quant à mes travaux et cela m'a rendu fière.
Au lycée, je me souviens que j'avais de nombreuses amies qui n'ont pas suivi de carrière scientifique parce qu'elles avaient un blocage sur les maths. Je me suis toujours interrogée sur la raison de cette appréhension. Ensuite, je pense que nous le ressentons moins par rapport aux générations précédentes, mais lorsqu'on est une jeune ingénieure, des clichés transparaissent dans la manière dont nous perçoivent les clients. On ne se sent pas toujours prises au sérieux. Pour ma part, je viens d'une famille où mes parents sont scientifiques. Ma grand-mère elle-même a été chercheuse dans les années 60, 70. Il s'agit donc aussi d'une question de représentation.
De nombreux progrès ont été faits mais il y a toujours un problème de représentation. J'ai vu récemment un livre pour enfant où les femmes n'étaient quasiment représentées qu'à des fonctions subalternes. Ce problème se retrouve dans les entreprises au niveau des hautes fonctions mais je reste optimiste car je vois que les choses changent et de plus en plus de femmes trouvent leur place dans le monde du travail et dans les carrières scientifiques !