Radiothérapie au Centre Hospitalier Jean Monnet d'Epinal : troisième mission d'expertise pour l'IRSN
Suite à l’identification récente d’un nouveau dysfonctionnement dans le service de radiothérapie du centre hospitalier (CH) Jean Monnet d’Epinal, survenu de manière vraisemblablement systématique sur la période 1989 – 2000, la Ministre de la Santé, de la Jeunesse et des Sports, Mme Roselyne Bachelot-Narquin, a chargé l’IRSN d'évaluer les conséquences cliniques possibles chez les patients traités durant cette période.
Une erreur de paramétrage du logiciel utilisé pour réaliser les traitements de radiothérapie a entraîné un surdosage des patients, qui concerne a priori l’ensemble des cancers traités entre 1989 et 2000. Près de 5000 patients seraient concernés ; environ 300 auraient reçu une dose supérieure de 7% à celle qui aurait dû leur être délivrée.
Chez les autres patients, le surdosage n’excéderait pas 5,5%, une valeur de l’ordre de grandeur des incertitudes inhérentes aux pratiques standards de la radiothérapie, et qui ne devrait pas engendrer un excès significatif du nombre des complications secondaires qui peuvent survenir à la suite d’un traitement de radiothérapie.
Cette nouvelle mission est la troisième confiée à l’IRSN par le ministère de la Santé concernant le service de radiothérapie du CH Jean Monnet d’Epinal (voir ci-dessous).
L’IRSN va constituer un panel d’experts en appui à la démarche d’évaluation scientifique qu’il va engager dans les plus brefs délais.
Chronologie des sur-expositions à Epinal
Trois causes distinctes de sur-expositions ont été successivement découvertes au CH Epinal :
- Un accident grave, résultant d’une mauvaise utilisation du logiciel de planification du traitement affectant 24 patients traités pour un cancer de la prostate entre mai 2004 et août 2005. Une première mission de radiopathologie avait alors été confiée à l’IRSN « afin que la prise en charge médicale de chacune des victimes soit réévaluée et que le meilleur soin possible leur soit apporté ».
Lire la note d’information d’octobre 2006. - Un dysfonctionnement grave systématique chez les patients traités pour cancer de la prostate : à chaque séance de contrôle de positionnement des patients par imagerie, une dose non prise en compte dans le traitement était délivrée. Environ 400 patients ont été sur-exposés de 8% entre 2001 et 2006. Une seconde mission d’évaluation des pratiques de radiothérapie conformationnelle avait été confiée à l’IRSN.
Lire la synthèse de l’expertise d’évaluation des pratiques de radiothérapie au centre hospitalier Jean Monnet d’Epinal. - Un deuxième dysfonctionnement systématique de paramétrage, entre 1989 et 2000, d'un autre logiciel de planification du traitement qui a conduit à des temps d’irradiation légèrement plus longs. Pour l’ensemble des cancers traité au CH d’Epinal, environ 300 patients auraient ainsi reçu, durant cette période, un excès de dose d’environ 7%. Le pilotage de l’évaluation des conséquences cliniques possibles vient d’être confié à l’IRSN.