Troisième avis du comité ODISCÉ : comment impliquer des jeunes dans les activités de l’IRSN ?

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31/05/2024

Après quelques mois de travail, ce troisième avis a été adopté par le comité lors de sa séance du 3 avril 2024. Il a pour objectif d’inciter l’IRSN à considérer les préoccupations et sujets d’intérêt des jeunes, leur permettre d’être à l’initiative d’actions et de les accompagner dans la production de connaissances afin qu’ils deviennent des passeurs de savoirs.

Le comité ODISCÉ, acronyme d’Ouverture et impulsion du DIalogue avec la Société Civile sur l’Expertise, est une instance composée d’une vingtaine de membres aux profils variés : experts de la participation, issus d’associations, non institutionnels, d’instituts signataires de la charte d’ouverture à la société… Prévue par le contrat d’objectifs de l’IRSN, créée début 2022 et placée auprès du directeur général de l’Institut, elle a pour objectif de conseiller l’IRSN en vue de favoriser de nouvelles interactions sciences-société sur l’expertise des risques nucléaires et radiologiques et élargir les publics impliqués.

Ce troisième avis s’articule autour de dix grandes recommandations pour, par exemple, mener des actions d’ "expertise jeune" bénéfiques à la fois pour les jeunes et pour l’IRSN, proposer de nouvelles façons de faire de la science ensemble, initier des partenariats pour créer des espaces de dialogue entre jeunes de différents horizons, avec l’appui d’experts et chercheurs…

Elles témoignent

Selon Isabelle Barthe, garante de la commission nationale du débat public (CNDP) et membre d’ODISCÉ, « impliquer les jeunes dans la politique d'ouverture à la société de l'IRSN pour les associer à l'évaluation des risques est à l'évidence "un enjeu à la fois éthique et de démocratie environnementale et sanitaire" comme l'affirme le comité ODISCÉ dans son avis n°3. Il ne s'agit pas de minimiser les difficultés de mobilisation de ces publics dans des démarches institutionnelles souvent éloignées de leurs univers. Néanmoins, diverses expériences montrent qu'une fois la "bonne porte" poussée, la qualité et la productivité des contributions des publics jeunes sont toujours au rendez-vous.

Lors d'un débat public organisé par la CNDP (commission nationale du débat public) sur le plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR), une expérience de jeux sérieux a été menée avec des étudiants de diverses disciplines, mêlant les sciences techniques et les sciences humaines et sociales. L'exercice proposé devait leur permettre de mettre en évidence des scénarios contrastés sur des enjeux de sûreté nucléaire et des enjeux territoriaux autour de la question de la gestion des déchets hautement radioactifs à vie longue (HA-VL) en lien avec le projet Cigéo. Cet exercice était encadré par des experts internationaux, parmi lesquels des représentants de l'IRSN. Tous ont été frappés par la pertinence des propositions, souvent proches de celles débattues par les experts eux-mêmes. Autre enseignement de cette expérience : la pertinence de l'approche transdisciplinaire, qui permet de mettre en évidence les liens entre questions techniques et enjeux de société, ce dont ces étudiants se sont spontanément emparés. 

La question de la confiance des jeunes dans les prises de décisions publiques suite à leurs mobilisations me paraît également être un sujet d'attention. On touche là à des questions de gouvernance : la mobilisation citoyenne implique le respect du travail participatif, ce constat est vrai pour tous les publics, mais semble particulièrement marqué chez les publics jeunes. »

Selon Cynthia Réaud, chargée de mission ouverture à la société à l’IRSN, « le comité ODISCÉ, du fait des nombreux retours d’expérience de ses membres sur des projets co-construits pour et avec des publics jeunes, nous met au défi d’aller plus loin dans les actions d’ouverture, c’est-à-dire au-delà de projets pédagogiques. A l’instar de notre projet phare des Ateliers lycéens de la radioprotection où les lycéens, avec leurs professeurs, s’emparent, avec l’accompagnement de nos experts, du rôle de chercheur, l’IRSN souhaiterait co-construire des initiatives avec la jeune génération sur des sujets qui les concernent directement. La saisine du comité ODISCÉ nous pousse à élargir les publics visés, les lieux de partage et de dialogue et à nous intégrer dans des thématiques plus larges comme par exemple celle du changement climatique, au cœur des préoccupations des jeunes. A nous maintenant de répondre à leurs attentes. En retour, leur "vision de demain" rendra notre expertise plus riche et robuste. »

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