Arythmies cardiaques et troubles de la conduction après radiothérapie pour un cancer du sein : étude à partir des données médico-administratives de l’assurance maladie
Laboratoire d'accueil : Laboratoire d'épidémiologie des rayonnements ionisants (LEPID)
Date de début de thèse : octobre 2020
Nom du doctorant : Mohamed Yassir ERRAHMANI
Le cancer du sein est le type de cancer le plus fréquent chez les femmes, avec près de 50 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année en France. Les accomplissements des vingt dernières années en termes de traitement sont majeurs mais il est aujourd‘hui connu que la radiothérapie éventuellement combinée à certains anti-cancéreux entraine un risque accru à long terme (>5-10 ans) d’insuffisance cardiaque, de maladies coronariennes ou d'infarctus du myocarde. De nombreuses études ont rapporté des cas d’arythmies survenant plusieurs années après traitement du cancer du sein mais les arythmies cardiaques et troubles de la conduction restent quasiment absents de la recherche dans le domaine des complications cardiaques post radiothérapie justifiant que d’autres études soient réalisées.
En France, le Système National des Données de Santé (SNDS) constitue une source d’information considérable puisqu’il permet, grâce au couplage des données de l’Assurance Maladie (base SNIIRAM) et des données des hôpitaux (base PMSI), d’obtenir des données médico-administratives sur une très large part de la population française, en particulier les patientes traitées pour un cancer du sein.
Le but de cette thèse sera d’évaluer si le recours à un traitement pour le cancer du sein, en particulier la radiothérapie, est associé à un risque accru de troubles du rythme caractérisé l’implantation d'un stimulateur cardiaque ou d’un défibrillateur ou une hospitalisation pour trouble du rythme éventuellement associée à un traitement antiarythmique invasif.
Une première partie de la thèse portera d’abord sur l’exploitation de l’Echantillon Généraliste de Bénéficiaire du SNDS (échantillon au 1/97e de la population couverte par l’assurance maladie) pour évaluer les taux d’incidence de troubles du rythme dans la population générale (environ 200 000 femmes de 18 à 80 ans) ainsi que dans la sous cohorte de patientes traitées pour un cancer du sein (environ 4000 femmes).
Une seconde partie portera ensuite sur la cohorte Cancer du Sein de l’InCA (Institut national du Cancer) comprenant les données médico-administratives de plus de 50 000 patientes, permettant d’évaluer précisément le risque de trouble du rythme en fonction du type de traitement du cancer du sein (Chirurgie seule /Radiothérapie /Chimiothérapie, etc.).
Une troisième partie portera sur la mise en place et l’analyse d’une étude cas-témoins nichée au sein d’une cohorte de plus de 3000 patientes traitées par radiothérapie pour un cancer du sein à la clinique Pasteur de Toulouse, pour lesquelles un appariement probabiliste avec les données du SNDS permettra d’obtenir des informations sur la survenue de troubles du rythme après le traitement. Pour les cas et les témoins sélectionnés, une évaluation de la dose de radiation absorbée par le cœur au cours de la radiothérapie sera réalisée permettant ainsi d’étudier une éventuelle association entre le risque de trouble du rythme et la dose au cœur.